• Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus

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    Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. <o:p></o:p>

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    Edité par Pierre Jacques Sténio

     

    Félix.

     

    Nos pèlerinages à Lisieux.

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    1977 Avec Jacques et Marie France en voiture, de Trappes.

    1995 Vendredi 23 juin Chartres et Lisieux avec Laine et Fernand Blanchard. Par le train de Versailles. C’était le jour de leur 20 anniversaire de Mariage. Ils sont aujourd’hui décédés.   

    2006 Denise et Sténio à Lisieux. Par le train de Taverny.

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    « Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre! » 1873-1897.<o:p></o:p>

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    Marie Françoise Thérèse Martin naquit à Alençon, en France, 36, rue Saint Blaise, le 2 janvier 1873. Elle fut baptisée à l'église Notre-Dame. Son père, Louis Martin était horloger ; sa mère, Zélie Guérin, avait un commerce de dentelle au "Point d'Alençon" et employait une vingtaine de dentellières. A la mort de sa mère, le 28 août 1877, la famille de Thérèse va s’établir à Lisieux.<o:p></o:p>

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    La généalogie de Sainte Thérèse.<o:p></o:p>

    Branche paternelle.<o:p></o:p>

    Grand-père : Capitaine Pierre-François Martin né le 1777-1865. <o:p></o:p>

    Grand-mère : Marie-Anne-Fanie Boureau, née le 1800 -1883.<o:p></o:p>

    Père : Louis Martin, né le 1823-1894. BRANCHE <o:p></o:p>

    Branche maternelle.<o:p></o:p>

    Grand-père : Isidore Guérin, né 1789- 1868. <o:p></o:p>

    Grand-mère : Louise-Jeanne Macé 1804-1859.<o:p></o:p>

    Mère : Azélie-Marie (Zélie). 1831-1877. <o:p></o:p>

    La famille de Thérèse. <o:p></o:p>

    -Louis Martin et Zélie Guérin se marient le 13 juillet 1858. Ils ont neuf enfants : <o:p></o:p>

    - Marie, 1860-1940, carmélite en1886 (soeur Marie du Sacré-Cœur). <o:p></o:p>

    - Pauline, 1861-1951, carmélite en1882 (Mère Agnès de Jésus). <o:p></o:p>

    - Léonie, 1863-1941, visitandine en1899 (soeur Françoise-Thérèse). <o:p></o:p>

    - Hélène, née le 1864-1870. <o:p></o:p>

    - Joseph-Louis, 1866-1867. <o:p></o:p>

    - Joseph-Jean-Baptiste, 1867-1868. <o:p></o:p>

    - Céline, 1869-1959, carmélite en1894 (soeur Geneviève de la Sainte-Face). <o:p></o:p>

    - Mélanie-Thérèse, 1870 -1870. <o:p></o:p>

    - Thérèse, 1873-1897, carmélite en1888 (soeur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face).<o:p></o:p>

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    Les Buissonnets (1877 - 1888).<o:p></o:p>

    En novembre 1877, peu après le décès de Madame Martin, la famille s'installe à Lisieux dans cette maison dont ils sont locataires, dans une ruelle "Chemin du Paradis", en dehors de la ville.  Thérèse Martin y passera onze ans de sa vie jusqu'à son entrée au Carmel. <o:p></o:p>

    Thérèse était entourée de l'affection de son père, de ses sœurs et de son chien Tom.<o:p></o:p>

    Elle dit elle-même, qu'il n'y avait qu'aux Buissonnets que sa vie était "véritablement heureuse <o:p></o:p>

    Thérèse demanda à son père la permission d'entrer au Carmel.  <o:p></o:p>

     la grâce insigne de la guérison d'une grave maladie, par l'intercession de Notre-Dame des Victoires. Elle fait sa première communion le 8 mai 1884. Quelques semaines après, le 14 juin de la même année, elle reçoit le sacrement de la confirmation.<o:p></o:p>

    Elle avait le désir de devenir une religieuse, comme ses sœurs Pauline et Marie, au Carmel de Lisieux, mais son jeune âge l'en empêchait. Pendant un voyage en Italie, au cours de l'audience accordée par le Pape aux pèlerins du diocèse de Lisieux le 20 novembre 1887, elle demanda à Léon XIII de l’autoriser d’entrer au Carmel à l'âge de quinze ans. Le 9 avril 1888, elle entra au Carmel de Lisieux. Elle prit l'habit le 10 janvier de l'année suivante et fit sa profession religieuse le 8 septembre 1890, en la fête de la Nativité de la Vierge Marie.  Eprouvée par la maladie de son père, Louis Martin, qui meurt le 29 juillet 1894, « elle avance vers la sainteté, inspirée par la lecture de l'Évangile, plaçant au centre de tout l'amour. »<o:p></o:p>

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    Le Carmel. <o:p></o:p>

    Sur le Mont Carmel, en Terre Sainte, se trouvent des grottes où vécurent des ermites. Au XIIIe siècle, des frères ermites se regroupèrent en tant que "frères de la vierge Marie" sous une règle commune. C’était le début du Carmel.  Au XVIe siècle en Espagne, Thérèse d'Avila et Jean de la Croix réformèrent profondément le carmel. L’accent est mis sur l’isolement, la prière contemplative, le travail dans la solitude, la vie fraternelle. <o:p></o:p>

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    Carmel de Lisieux.<o:p></o:p>

    Le Carmel de Lisieux fut fondé en 1838. Lorsque Thérèse Martin y entra le 9 avril 1888, le Carmel de Lisieux fêtait ses cinquante années d'existence. Il s'y trouvait vingt-six sœurs.  <o:p></o:p>

    On y priait 6 h 30 dans le chœur des religieuses (dont deux heures d'oraison),<o:p></o:p>

    Les sœurs travaillaient pour gagner pauvrement leur vie. Il y avait deux heures de récréation commune.<o:p></o:p>

    Les jeûnes y étaient sévères. <o:p></o:p>

    On se levait à 5h45 même en hiver, on se couchait vers 23 heures. <o:p></o:p>

    Le Carmel de Lisieux était un Carmel missionnaire Il avait  fondé le premier Carmel d'Extrême-orient, à Saigon, en 1861.<o:p></o:p>

    D’autres Carmels furent plus tard fondés au VietNam, Cambodge, Philippines , Siam, Chine et Singapour. Si elle n'était pas tombée malade en 1896, elle serait certainement partie comme missionnaire.<o:p></o:p>

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    La Chapelle du Carmel.<o:p></o:p>

    Sainte Thérèse, a prié dans cette chapelle de 1888 à 1897. <o:p></o:p>

    Dans la chapelle de la Châsse, on peut vénérer les restes de la Sainte. Des ossements sont insérés dans le gisant représentant Thérèse sur son lit de mort. Les reliques se trouvent dans un reliquaire placé en dessous de la Châsse. <o:p></o:p>

    Chaque année, le dernier dimanche de septembre, a lieu l'ostension de ces reliques à travers la ville. <o:p></o:p>

    Au-dessus de la Châsse est placée la statue de la Vierge, celle-là même qui, le 13 mai 1883, aux Buissonnets, guérit la petite Thérèse par "son ravissant sourire".    <o:p></o:p>

    Dans la cour, à gauche, la Salle des reliques contient divers objets et souvenirs ayant appartenu à Sainte Thérèse.<o:p></o:p>

    Thérèse consacre sa vie entièrement à Dieu et rédige le manuscrit "Histoire d'une âme". Elle meurt de la tuberculose le 30 septembre 1897 à vingt-quatre ans seulement. <o:p></o:p>

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    Les derniers entretiens de Sainte Thérèse. <o:p></o:p>

    Dernières paroles de Sœur Thérèse de l'Enfant Jésus recueillies par Sœur Marie du Sacré Cœur.<o:p></o:p>

     8 juillet.<o:p></o:p>

    1  A propos d'une novice qui la fatiguait beaucoup, je lui dis : <o:p></o:p>

    « C'est pour vous un fameux combat ! En avez-vous peur ?<o:p></o:p>

    - Un soldat n'a pas peur du combat et je suis un soldat.<o:p></o:p>

    (Après avoir grondé la même novice)<o:p></o:p>

    - Est-ce que je n'ai pas dit que je mourrai les armes à la main ?<o:p></o:p>

    2 - Le « Voleur » est bien loin, il est allé voler d'autres enfants !<o:p></o:p>

    3 - Nous sommes au 8 juillet et, le 9 juin, je voyais le Voleur. Si c'est comme cela qu'il fait, il n'est pas près de me voler...<o:p></o:p>

    4 - On m'a mise « dans un lit de malheur », dans un lit qui fait manquer le train.<o:p></o:p>

    Elle faisait allusion à Mère Geneviève, qui, dans ce même lit, avait reçu trois fois l'Extrême Onction.<o:p></o:p>

    9 juillet<o:p></o:p>

    Après la visite du médecin qui la trouvait mieux.<o:p></o:p>

    - Le « Voleur » est encore parti ! Enfin comme le bon Dieu voudra !<o:p></o:p>

    12 juillet<o:p></o:p>

    - Si vous deviez recommencer votre vie, comment feriez-vous ?<o:p></o:p>

    - Je ferais comme j'ai fait.<o:p></o:p>

    13 juillet<o:p></o:p>

    1 - Si vous saviez comme je fais des projets, comme je ferai de choses quand je serai au Ciel... Je commencerai ma mission...<o:p></o:p>

    - Quels projets avez-vous donc ?<o:p></o:p>

    - Des projets de revenir avec mes petites sœurs, et d'aller là-bas pour aider les missionnaires, et puis empêcher les petits sauvages de mourir avant d'être baptisés.<o:p></o:p>

    2 Je lui disais que lorsqu'elle serait partie, je n'aurais plus le courage, il me semble, d'adresser un mot à personne, que je resterais dans un état de prostration.<o:p></o:p>

    -Ce n'est pas selon la loi évangélique. Il faut se faire tout à tous. <o:p></o:p>

    3 Réjouissez-vous. Vous serez bientôt affranchie des peines de la vie !<o:p></o:p>

    - Moi qui suis un soldat si vaillant !<o:p></o:p>

    4 - Et petite la marraine que faut-il qu'elle fasse ?<o:p></o:p>

    - Qu'elle s'élève au-dessus de tout ce que disent les soeurs, de tout ce qu'elles font. Il faut que vous soyez comme si vous n'étiez pas dans votre monastère, comme si vous ne deviez passer que deux jours ici. Vous vous garderiez bien de dire ce qui vous déplaît puisque vous devez le quitter.<o:p></o:p>

    (Comme je finissais d'écrire ces paroles pendant qu'on sonnait le Salve)<o:p></o:p>

    - Il vaudrait mieux, à beaucoup près, perdre cela et faire un acte de régularité. Si on savait ce que c'est !<o:p></o:p>

    16 juillet.<o:p></o:p>

    - Si le bon Dieu me disait : « Si tu meurs tout de suite, tu auras une très-grande gloire. Si tu meurs à 80 ans, ta gloire sera bien moins grande, mais cela me fera beaucoup plus de plaisir. » Alors je n'hésiterais pas à répondre : - Mon Dieu, je veux mourir à 80 ans, car je ne cherche pas ma gloire, mais seulement votre plaisir. <o:p></o:p>

    Les grands saints ont travaillé pour la gloire du bon Dieu, mais moi qui ne suis qu'une toute petite âme, je travaille pour son unique plaisir, pour ses fantaisies et je serais heureuse de supporter les plus grandes souffrances, même sans que le bon Dieu le sache, si c'était possible, non pas afin de lui donner une gloire passagère mais si je savais seulement que, par là, un sourire pût effleurer ses lèvres.<o:p></o:p>

    25 juillet.<o:p></o:p>

    « En me penchant un peu, je voyais par la fenêtre le soleil couchant qui jetait ses derniers feux sur la nature, et le sommet des arbres paraissait tout doré. Je me disais alors : Quelle différence si on reste à l'ombre ou, qu'au contraire, on s'expose au soleil de l'amour... Alors on parait tout doré. C'est pour cela que je parais toute dorée. En réalité je ne le suis pas et je cesserais de l'être immédiatement si je m'éloignais de l'amour.<o:p></o:p>

    28 juillet.<o:p></o:p>

    1 Nous disions que cela nous coûterait beaucoup de perdre nos recréations pour toute autre que pour elle. Elle répondit aussitôt :<o:p></o:p>

    - Et moi j'aurais été si heureuse de le faire ! Puisqu'on est sur la terre pour souffrir, plus on souffre, plus on est heureux... On pratique bien plus la charité en obligeant une personne qui vous est moins sympathique. <o:p></o:p>

    Oh ! Qu’on sait mal arranger ses petites affaires sur la terre !<o:p></o:p>

    2 Je lui disais : qu'on est heureux de mourir après avoir passé sa vie dans l'amour.<o:p></o:p>

    - Oui, mais il faut aussi ne pas manquer à la charité envers le prochain.<o:p></o:p>

    29 juillet.<o:p></o:p>

    Je lui disais qu'une certaine petite musique de la Ste Marthe avait été pour elle une occasion de mérites : Elle reprit aussitôt :<o:p></o:p>

    - Pas de mérites ! Faire plaisir au bon Dieu... si j'avais amassé des mérites, je serais désespérée tout de suite !<o:p></o:p>

    1er août.<o:p></o:p>

    - Je ne sais pas comment je ferai pour mourir ?... Ah ! je suis bien abandonnée... Comme le bon Dieu voudra !<o:p></o:p>

    10 août.<o:p></o:p>

    Je lui disais : Moi qui ai demandé que vous ne souffriez pas beaucoup et vous souffrez tant ! <o:p></o:p>

    Elle me répondit :<o:p></o:p>

    - J'ai demandé au bon Dieu de ne pas écouter les prières qui mettraient obstacle à l'accomplissement de ses desseins sur moi et qu'Il lève toutes les difficultés qui s'y opposeraient.<o:p></o:p>

    11 août.<o:p></o:p>

    Je lui disais : Je ne pourrai donc pas m'épancher auprès de Mère Agnès de Jésus ?<o:p></o:p>

    - Il n'y aurait que dans le cas où elle aurait besoin de consolation. De votre côté, il ne faut jamais lui parler pour votre consolation tant qu'elle ne sera pas Prieure. Je vous assure que c'est toujours cela que j'ai fait. Ainsi Notre Mère lui avait donné la permission de me parler, mais moi je ne l'avais pas et je ne lui disais rien de mon âme. Je trouve que c'est cela qui rend la vie religieuse un martyre. Sans cela, ce serait une vie facile et sans mérites.<o:p></o:p>

    15 août.<o:p></o:p>

    1 Le 13 avant de recevoir la Ste Communion elle avait été particulièrement émue du Confiteor récité par la Communauté. Elle me dit :<o:p></o:p>

    - Quand j'entendais toutes les sœurs dire pour moi : Je confesse à Dieu le Père tout Puissant, à la Bse Vierge Marie, à tous les Saints, je pensais : Oh ! oui, on fait bien de demander pardon à tous les Saints... Je ne puis rendre mes sentiments. C'est comme cela que le bon Dieu me fait sentir comme je suis petite. Cela me rend si heureuse !<o:p></o:p>

    2 Je lui disais : Ce qui me fait de la peine c'est que vous allez encore souffrir beaucoup.<o:p></o:p>

    - Pas à moi, parce que le bon Dieu me donne ce qu'il me faut.<o:p></o:p>

    3 Nous disions : Si le bon Dieu allait la prendre cette nuit, elle s'en irait sans qu'on s'en aperçoive... Quelle peine nous aurions !<o:p></o:p>

    - Ah ! je trouve que ce serait bien gentil de sa part, il me volerait !<o:p></o:p>

    20 août.<o:p></o:p>

    - Ce n'est pas comme les personnes qui souffrent du passé, qui souffrent de l'avenir. Moi, je ne souffre qu'au moment présent - Ainsi ce n'est pas grand'chose.<o:p></o:p>

    22 août.<o:p></o:p>

    On ne sait pas ce que c'est que de souffrir comme cela... Non ! il faut le sentir...<o:p></o:p>

    (Après cette même journée de souffrances continuelles. -)<o:p></o:p>

    - Voyez comme le bon Dieu est bon ! Aujourd'hui, je n'avais pas la force de tousser et je n'ai presque pas toussé. Maintenant que je suis un peu mieux, cela va recommencer.<o:p></o:p>

    27 août.<o:p></o:p>

    Je lui dis Voulez-vous de l'eau glacée ?<o:p></o:p>

    - Oh ! J’en ai une envie !...<o:p></o:p>

    - Notre Mère vous a obligée de demander tout ce qui vous est nécessaire, faites le par obéissance.<o:p></o:p>

    - Je demande tout ce dont j'ai besoin.<o:p></o:p>

    - Pas ce qui vous fait plaisir ?<o:p></o:p>

    Non, ce qui m'est nécessaire seulement. Ainsi quand je n'ai pas de raisin je n'en demanderais pas.<o:p></o:p>

    (Quelque temps après avoir bu, elle regardait son verre d'eau <o:p></o:p>

    - Je lui dis : Buvez un peu.<o:p></o:p>

    - Non, je n'ai pas la langue desséchée. »<o:p></o:p>

    (Quand je pense que malade comme vous êtes vous trouverez encore le moyen de vous mortifier ?)<o:p></o:p>

    - Que voulez-vous, si je m'écoutais je boirais trop souvent.<o:p></o:p>

    1er septembre<o:p></o:p>

    (Au sujet de Mère H du Cœur de Jésus à qui il fallait rendre beaucoup de petits services.)<o:p></o:p>

    - Que j'aurais été heureuse d'être son infirmière. Cela m'aurait peut-être coûté selon la nature mais il me semble que je l'aurais soignée avec tant d'amour, parce que je pense à ce qu'a dit Notre Seigneur : « J'étais malade et vous m'avez soulagé. »<o:p></o:p>

    8 septembre.<o:p></o:p>

    - Ah ! La Sainte Vierge ! Elle n'est pas venue me chercher !...<o:p></o:p>

    17 septembre.<o:p></o:p>

    (à propos du cimetière)<o:p></o:p>

    - Vous, je comprends que cela vous fasse quelque chose. Mais moi ! Que voulez-vous que cela me fasse ?... On mettra quelque chose de mort dans la terre ; ce n'est pas comme si j'étais en léthargie, alors ce serait cruel.<o:p></o:p>

    21 septembre.<o:p></o:p>

    Je désirais un mot, comme si elle se souvenait du passé et du dévouement dont je l'avais entourée dans son enfance. A peine avais-je eu cette pensée qu'elle nous regarda, Mère Agnès de Jésus et moi, les yeux pleins de larmes en disant :<o:p></o:p>

    Petites sœurs... c'est vous qui m'avez élevée !...<o:p></o:p>

    25 septembre.<o:p></o:p>

    Je la regardais avec tendresse.<o:p></o:p>

    - « Marraine que vous êtes belle quand votre figure s'éclaire d'un rayon d'amour... c'est si pur ! »<o:p></o:p>

    30 septembre.<o:p></o:p>

    - « Oh ! C’est bien la souffrance pure, parce qu'il n'y a pas de consolations... Non, pas une ! <o:p></o:p>

    O mon Dieu ! ! ! Je l'aime pourtant le bon Dieu... <o:p></o:p>

    O ma bonne Sainte Vierge venez à mon secours ! <o:p></o:p>

    Si c'est cela l'agonie qu'est-ce que c'est que la mort ?... <o:p></o:p>

    O ma pauvre petite Mère, je vous assure que le vase est plein jusqu'au bord ! <o:p></o:p>

    Oui, mon Dieu, tout ce que vous voudrez !... Mais, ayez pitié de moi ! <o:p></o:p>

    Mes petites sœurs... mes petites sœurs... Mon Dieu... Mon Dieu, ayez pitié de moi ! Je ne peux plus... je ne peux plus ! Et pourtant il faut bien que j'endure... Je suis... je suis réduite... Non, je n'aurais jamais cru qu'on pouvait tant souffrir... jamais ! Jamais ! <o:p></o:p>

    O ma Mère, je ne crois plus à la mort pour moi... Je crois bien à la souffrance !<o:p></o:p>

    Demain ce sera encore pire ? Enfin tant mieux !<o:p></o:p>

    Dernière parole en regardant son <o:p></o:p>

    Crucifix :  Oh ! Je l'aime... <o:p></o:p>

    Mon Dieu... je vous aime ! »<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    « Dans ses manuscrits autobiographiques, Thérèse nous a laissé non seulement les souvenirs de son enfance et de son adolescence, mais aussi le portrait de son âme, la description de ses expériences les plus intimes. »  <o:p></o:p>

    Il n'aura fallu que 24 ans à Thérèse Martin pour devenir "la plus grande sainte des temps modernes" (Pape Pie X). Elle franchit à l'âge de 15 ans de multiples obstacles pour entrer au Carmel où elle désire prouver son amour au Christ qui l'appelle à donner sa vie pour le monde. <o:p></o:p>

    Devenue Thérèse de l'Enfant Jésus, elle choisit de faire une confiance totale au Seigneur et de devenir de plus en plus petite pour s'abandonner à Lui. En 1896, elle découvre le sens profond de sa vocation : «Dans le cœur de l'Église, ma Mère, je serai l'amour» et elle s'offre de plus en plus pour soutenir l'effort des missionnaires. <o:p></o:p>

    Pour cela, elle vit jusque dans les petites choses sa "voie de confiance et d'amour" qu'elle voudrait transmettre au monde.. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    La souffrance transfigurée.<o:p></o:p>

    Thérèse a compris très jeune que la souffrance faisait partie de sa vie. Elle ne l’a pas choisie, mais elle l’accepte dans la foi comme une réalité. Cette foi lui fait comprendre qu’elle peut la vivre comme un chemin de communion avec Dieu dans le Christ. La souffrance ouvre alors à une joie possible, car elle devient un lieu privilégié de la communion avec le Christ d’abord, avec ceux qui souffrent ensuite.<o:p></o:p>

    La manière dont Thérèse exprime la force de cette expérience peut surprendre aujourd’hui, car elle semble parfois magnifier la souffrance et la vouloir pour elle-même. Nous voudrions reprendre l’histoire de Thérèse à partir de cette réalité de la souffrance pour souligner comment elle a su passer d’une souffrance mortifère à une souffrance de communion et d’amour ouvert à la vie :<o:p></o:p>

    « Je sentis naître en mon cœur un grand désir de la souffrance et en même temps l’intime assurance que Jésus me réservait un grand nombre de croix, je me sentis inondée de consolations si grandes que je les regarde comme une des grâces les plus grandes de ma vie. La souffrance devint mon attrait, elle avait des charmes qui me ravissaient sans les bien connaître. Jusqu’alors j’avais souffert sans aimer la souffrance, depuis ce jour je sentis pour elle un véritable amour... » <o:p></o:p>

    Lors de son entrée au Carmel : « Oui la souffrance m’a tendu les bras et je m’y suis jetée avec amour. » <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Patronne des Missions. <o:p></o:p>

    Toute sa vie, elle a eu un grand désir d'évangéliser et elle a offert sa vie pour les missionnaires.<o:p></o:p>

    « Je sens que ma mission va commencer,<o:p></o:p>

    ma mission de faire aimer le bon Dieu comme je l'aime,<o:p></o:p>

    de donner ma petite voie aux âmes »<o:p></o:p>

    (Derniers Entretiens, 17 juillet 1897)<o:p></o:p>

    Dès que Thérèse est canonisée, Mgr Charlebois réalise une supplique avec la signature de 226 évêques et l'envoie à Rome pour demander que Thérèse soit proclamée patronne des missions. La supplique est présentée au pape le 14 octobre. Deux mois plus tard seulement, Thérèse est proclamée « patronne spéciale de tous les missionnaires, hommes et femmes, et des missions existant dans tout l'univers, au même titre principal que saint François-Xavier. »<o:p></o:p>

    Elle est la troisième femme distinguée pour l'excellence de sa doctrine spirituelle. La demande de doctorat de Thérèse date de 1932. A l'époque, il n'y avait aucune femme docteur de l'Église, si bien que cette demande fut rejetée par Pie XI qui l'avait pourtant béatifiée puis canonisée. C'est seulement en 1970 que Paul VI proclama docteurs Thérèse d'Avila, l'Espagnole du XVIe siècle et Catherine de Sienne, l'Italienne du XIVe siècle.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Patronne des Missions Universelles.<o:p></o:p>

     « La question revient sans cesse, à Lisieux et ailleurs : Comment une jeune carmélite, morte inconnue à vingt-quatre ans, après neuf années de vie religieuse sans jamais sortir de son couvent, a pu être proclamée le 14 décembre 1927 "Patronne des missions universelles à l'égal de Saint François-Xavier", ce jésuite mort à quarante-six ans aux portes de la Chine ?<o:p></o:p>

    Ce paradoxe est source d'un profond enseignement sur ce qu'est la mission : non point un marketing, une propagande, un prosélytisme fiévreux mais l'annonce, la révélation à chaque être humain de l'amour dont il est aimé par le Dieu-Trinité. "Évangéliser est tout d'abord témoigner, de façon simple et directe du Dieu révélé par Jésus-Christ, dans l'Esprit-Saint" (Paul VI, Annoncer l'Évangile, 1975, n° 26).<o:p></o:p>

    La mission est donc d'abord l’œuvre de l'Esprit Saint. Il suffit de relire les Actes des Apôtres pour en être convaincu. Quant à Jean-Paul II, dans l'Église et la Mission (1990), il rappelle fortement que "le missionnaire doit être un contemplatif en action", que le véritable missionnaire est le saint. <o:p></o:p>

    Aussi Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face dans sa cellule et François-Xavier en Asie, sur le terrain, ont été des missionnaires.<o:p></o:p>

    Thérèse a toujours voulu l'être et elle a résisté à l'envie de partir au loin, pour "être encore plus missionnaire" : "Elle a voulu se faire Apôtre au Carmel" (Lettre 247), dans l'esprit de sa Mère réformatrice, sainte Thérèse d'Avila qui voulait "donner mille vies pour sauver une seule âme".<o:p></o:p>

    En septembre 1896 - à vingt-trois ans - les désirs apostoliques de Thérèse atteignent un sommet: elle voudrait être missionnaire dans tous les temps et tous les espaces, "jusque dans les îles les plus reculées, jusqu'à la consommation des siècles" . Les deux frères spirituels qu'on lui a confiés seront missionnaires en Chine et en Afrique. Ils élargissent encore l'horizon apostolique de leur sœur qui lutte pour eux avec ses "armes : la prière et le sacrifice". Gravement malade, "elle marche pour un missionnaire".<o:p></o:p>

    Sur son lit de mort, elle aura un dernier désir, le plus grand de tous : "passer son ciel sur la terre pour faire du bien jusqu'à la fin du monde !". Car pour elle, la mission ne prendra fin qu'à la fin des temps "lorsque le nombre des élus sera complet" <o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Extraordinaire perspective pour celle qui avait reçu la vocation d'être "Amour au cœur de l'Eglise sa Mère !". Elle mourait de tuberculose, dans sa cellule, mais elle gardait l'Espérance de participer, en union avec Jésus crucifié et ressuscité, au salut du monde. L'audace de sa foi pouvait sembler téméraire...<o:p></o:p>

    ... Mais, cent ans après sa mort et tout au long de ce siècle finissant, nous constatons que la jeune carmélite a dit vrai et que son intercession pour notre monde est sans cesse présente. » Mgr Guy Gaucher.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    « Thérèse, la Patronne des Missions et des Missionnaires du monde entier, aurait voulu être "prêtre, apôtre", parcourir la terre, prêcher le nom de Jésus. Elle aurait voulu en même temps annoncer l'Evangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées. Elle aurait voulu être missionnaire, l'avoir été depuis la création du monde et l'être jusqu'à la consommation des siècles.<o:p></o:p>

    Peu de temps avant de mourir, le 17 juillet 1897, elle disait : <o:p></o:p>

    "Je sens que ma mission va commencer, ma mission de faire aimer le Bon Dieu comme je l'aime, de donner ma petite voie aux âmes..." et elle ajoutait encore : <o:p></o:p>

    "Si le Bon Dieu exauce mes désirs, mon Ciel se passera à faire du bien sur la terre... Je ne peux pas me reposer tant qu'il y aura des âmes à sauver !".<o:p></o:p>

    Ces désirs de Thérèse au moment de mourir, c'est-à-dire pour elle "d'entrer dans la vie", vont se réaliser dans une fécondité posthume éblouissante. Rappelons seulement que le 17 mai 1925, le Pape Pie XI inscrit Thérèse au catalogue des Saints et deux ans plus tard, le 14 décembre 1927, il la proclame "patronne principale des missions de tout l'univers, à l'égal de Saint François-Xavier".<o:p></o:p>

    Thérèse, dès cette époque, est déjà universellement connue et fait jaillir un profond appel dans le coeur des pauvres, des petits, des sans voix, en leur révélant que la sainteté de l'Evangile est à leur portée.<o:p></o:p>

    Elle opère, comme le dira l'abbé André Combes, "une des révolutions le plus grandioses que l'Esprit Saint ait déclenchées dans l'évolution de l'humanité. Révolution silencieuse et cachée dont les fruits sont innombrables".<o:p></o:p>

    Et ces fruits se développent tout spécialement dans tous les pays de mission, particulièrement en Asie où plus de 85 Carmels vont naître à la suite de l'Evénement de la canonisation. Cinq Carmels vont être fondés en Inde dans les années qui vont suivre :<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    - 1932 : le Carmel de BANGALORE<o:p></o:p>

    - 1933 : le Carmel de KOTTOYAN<o:p></o:p>

    - 1935 : le Carmel de COLOMBO<o:p></o:p>

    - 1936 : le Carmel de KUMBAKONAM<o:p></o:p>

    - 1937 : le Carmel de CALCUTTA<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    En Inde, la "Congrégation de Sainte Thérèse" ou plus communément, la "Congrégation de la Petite Fleur".<o:p></o:p>

    est née en mars 1931, sous l'impulsion du Frère Thomas Panas, plus connu sous le nom de Frère Basilius. A l'origine, il s'agissait d'un Institut de Frères laïcs pour l'éducation des plus pauvres. Très vite, cet Institut se développe et, en 1945, il lui est donné d'admettre des séminaristes puis, en 1946, des prêtres. L'Institut se développant très vite, en 1975, il se scinde en deux nouvelles Congrégations, l'une de prêtres, l'autre de Frères laïcs. C'est surtout la première que j'ai rencontrée. Elle comportait, au moment de mon voyage en avril et mai 1985, plus de cent prêtres, une soixantaine d'étudiants et neuf novices. Cette Congrégation a pour mission de vivre la spiritualité de Sainte Thérèse et elle travaille à l'évangélisation, soit par la prise en charge de postes de missions, soit par la promotion sociale de jeunes en formation : écoles techniques, formation pédagogique, etc. Elle est présente au Kerala, et dans le nord de l'Inde, au Punjabi, au Rajasthan, au Utah Pradesh. »<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    2007 Année de la Mission <o:p></o:p>

    A Lisieux se rencontre l'international <o:p></o:p>

    2007 : une année de la Mission à Lisieux-  <o:p></o:p>

    En 1927, le pape Pie XI proclame sainte Thérèse patronne des missions et des missionnaires à l’égal de saint François-Xavier. <o:p></o:p>

    Pour marquer le 80e anniversaire de cet événement, une série d’animations est programmée au cours de 2007.<o:p></o:p>

    Historique<o:p></o:p>

    En 1895, Maurice Bellière, un séminariste écrit à Thérèse : « En Afrique, vous serez mon pilote, nous serons missionnaires ».<o:p></o:p>

    En 1897, Thérèse écrit au père Adolphe Roulland missionnaire en Chine : « Je puis vous assurer que, si Jésus ne vient pas bientôt me chercher pour le carmel du Ciel, je partirai un jour pour celui de Hanoi. » <o:p></o:p>

    En 1942, le cardinal Suhard crée à Lisieux le séminaire de la Mission de France destiné au monde des incroyants.<o:p></o:p>

    A travers le monde, plus de 2000 églises ou chapelles sont dédiées à sainte Thérèse, ainsi que plus de 70 séminaires. Une cinquantaine de Congrégations religieuses se sont également placées sous son patronage. Le rayonnement de Thérèse Martin est mondial et il est plus vivant que jamais.<o:p></o:p>

    De fait, chaque semaine à Lisieux, il y a des pèlerins des 5 continents.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    - Les défis missionnaires pour l’Eglise, par Mgr Robert SARAH, Congrégation Pontificale pour l’Evangélisation des Peuples, Vatican.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Les Fêtes de sainte Thérèse 2007  <o:p></o:p>

    Du samedi 29 septembre au dimanche 7 Octobre 2007.<o:p></o:p>

    Tous les ans elles se déroulent au cours de la semaine qui comprend le jour anniversaire de la mort de Thérèse survenue le 30 septembre 1897, pour marquer son entrée au Ciel.<o:p></o:p>

    Samedi 29 septembre 2007 :<o:p></o:p>

    - 20 h 30 : procession des reliques du Carmel à la Basilique, et veillée. <o:p></o:p>

    Dimanche 30 septembre 2007 :<o:p></o:p>

    - 10 h 30 : messe solennelle à la Basilique en présence du Cardinal Dias, préfet de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples (Vatican) et du Cardinal Ricard (Bordeaux), président de la Conférence des Evêques de France. <o:p></o:p>

    - 15 h 30 : procession des reliques de sainte Thérèse de la Basilique à la Cathédrale et vêpres.<o:p></o:p>

    Lundi 1er Octobre 2007 : <o:p></o:p>

    Fête de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.<o:p></o:p>

    - 11h : messe solennelle à la Basilique<o:p></o:p>

    Journée Fidei Donum<o:p></o:p>

    16h30 : Messe à la Basilique en présence du Cardinal Dias et du Cardinal Ricard<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Béatifiée le 29 avril 1923, Sœur Thérèse de l'Enfant Jésus est canonisée le 17 mai 1925. Deux ans plus tard, Pie XI la proclame patronne de tous les missionnaires.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Sainte Thérèse, docteur de L'Eglise.<o:p></o:p>

    Messages de Jean Paul II, le 24 août 1997 à Paris : <o:p></o:p>

    (Messe d'envoie des Journées mondiales de la jeunesse.) <o:p></o:p>

    "J'ai la joie d'annoncer que, le dimanche des missions, le 19 octobre 1997, en la Basilique Saint-Pierre de Rome,je proclamerai Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la sainte Face, ‘Docteur de l’Eglise’.<o:p></o:p>

     « Son enseignement n'est pas seulement conforme à l'Écriture et à la foi catholique, mais il excelle par la profondeur et la sagesse synthétique où il est parvenu. Sa doctrine est à la fois une confession de la foi de l'Église, une expérience du mystère chrétien et une voie vers la sainteté. Faisant preuve de maturité, Thérèse donne une synthèse de la spiritualité chrétienne; elle unit la théologie et la vie spirituelle, elle s'exprime avec vigueur et autorité, avec une grande capacité de persuasion et de communication, ainsi que le montrent la réception et la diffusion de son message dans le Peuple de Dieu.<o:p></o:p>

    On peut donc à juste titre reconnaître dans la sainte de Lisieux le charisme d'enseignement d'un Docteur de l'Église, à la fois à cause du don de l'Esprit Saint qu'elle a reçu pour vivre et exprimer son expérience de foi et à cause de son intelligence particulière du mystère du Christ. En elle se retrouvent les dons de la loi nouvelle, c'est-à-dire la grâce de l'Esprit Saint, qui se manifeste dans la foi vivante agissant par la charité (cf. S. Thomas d'Aquin, Somme théol., I-II, q. 106, a. 1; q. 108, a. 1) Nous pouvons appliquer à Thérèse de Lisieux ce que dit mon prédécesseur Paul VI d'une autre sainte jeune, Docteur de l'Église, Catherine de Sienne: "Ce qui frappe plus que tout dans la sainte, c'est la sagesse infuse, c'est-à-dire l'assimilation brillante, profonde et exaltante des vérités divines et des mystères de la foi: une assimilation, certes favorisée par des dons naturels exceptionnels, mais évidemment prodigieuse, due à un charisme de sagesse de l'Esprit Saint." (AAS 62 (1970), p. 675)<o:p></o:p>

    Avec sa doctrine propre et son style unique, Thérèse se présente comme une authentique maîtresse de la foi et de la vie chrétienne. Dans ses écrits, comme dans les développements des saints Pères, passe la sève vivifiante de la tradition catholique dont les richesses, ainsi que l'atteste encore le Concile Vatican II, "passent dans la pratique et la vie de l'Église qui croit et qui prie." (Dei Verbum, <o:p></o:p>

    n. 8) <o:p></o:p>

    Au moment de clore cette Journée mondiale en France, je tiens à évoquer la haute figure de sainte Thérèse de Lisieux, entrée dans la vie voici cent ans. Cette jeune carmélite fut tout entière saisie par l'amour de Dieu. Elle vécut radicalement l'offrande d'elle-même en réponse à l'Amour de Dieu. Dans la simplicité de la vie quotidienne elle sut également pratiquer l'amour fraternel. À l'imitation de Jésus, elle accepta de s'asseoir "à la table des pécheurs", ses "frères", pour qu'ils soient purifiés par l'amour, car elle était animée par l'ardent désir de voir tous les hommes "éclairés du lumineux flambeau de la Foi" Thérèse a connu la souffrance dans son corps et l'épreuve dans sa foi. Mais elle est demeurée fidèle parce que, dans sa grande intelligence spirituelle, elle savait que Dieu est juste et miséricordieux; elle saisissait que l'amour est reçu de Dieu plus qu'il n'est donné par l'homme. Jusqu'au bout de la nuit, elle mit son espérance en Jésus, le Serviteur souffrant qui livra sa vie pour la multitude. <o:p></o:p>

    Thérèse a fait l'expérience de la Révélation divine, parvenant à contempler les réalités fondamentales de notre foi réunies dans le mystère de la vie trinitaire. Au sommet, source et terme à la fois, il y a l'amour miséricordieux des trois Personnes divines, comme elle le dit, spécialement dans son Acte d'offrande à l'Amour miséricordieux. À la base, du côté du sujet, il y a l'expérience d'être enfant adoptif du Père en Jésus; tel est le sens le plus authentique de l'enfance spirituelle, c'est-à-dire l'expérience de la filiation divine sous la motion de l'Esprit Saint. À la base encore, et devant nous, il y a le prochain, les autres, et nous devons coopérer à leur salut avec et en Jésus, avec le même amour miséricordieux que Lui.<o:p></o:p>

    Comme pour les saints de l'Église de tous les temps, pour elle aussi, dans son expérience spirituelle, le Christ est le centre et la plénitude de la Révélation. Thérèse a connu Jésus, elle l'a aimé et l'a fait aimer avec la passion d'une épouse. Elle a pénétré les mystères de son enfance, les paroles de son Évangile, la passion du Serviteur souffrant gravée en sa sainte Face, la splendeur de son existence glorieuse, sa présence eucharistique. Elle a chanté toutes les expressions de la divine charité du Christ, telles qu'elles sont proposées par l'Évangile (cf. PN 24, Jésus, mon Bien-Aimé, rappelle-toi!).<o:p></o:p>

    Thérèse a été particulièrement éclairée sur la réalité du Corps mystique du Christ, sur la diversité de ses charismes, des dons de l'Esprit Saint, sur la force éminente de la charité qui est comme le cœur même de l'Église, où elle a trouvé sa vocation de contemplative et de missionnaire.<o:p></o:p>

    Enfin, parmi les chapitres les plus originaux de sa science spirituelle, il faut rappeler la sage recherche qu'a développée Thérèse du mystère et de l'itinéraire de la Vierge Marie, parvenant à des résultats très voisins de la doctrine du Concile Vatican II, au chapitre VIII de la Constitution Lumen gentium, et de ce que j'ai moi-même proposé dans mon encyclique Redemptoris Mater du 25 mars 1987<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Jean-Paul II proclame le dimanche 19 octobre, à Rome, Thérèse de Lisieux « docteur de l’Eglise. », affirmant l’originalité de la doctrine spirituelle de la carmélite normande. <o:p></o:p>

    « Thérèse de Lisieux a été proclamée docteur de l’Église par Jean-Paul II, place Saint-Pierre à Rome, en présence de 40 000 pèlerins. Elle est la première Française, la troisième femme et le 33e docteur de l’histoire catholique. Rome n’avait pas connu pareil événement depuis 27 ans. »<o:p></o:p>

    «… Avec la plénitude de l’autorité apostolique, nous déclarons sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, docteur de l’Église. » Lorsque Jean-Paul II a prononcé ces mots en latin, dimanche matin, vers 10 h 15, un tonnerre d’applaudissements a retenti sur la place Saint-Pierre. Les quarante mille pèlerins ont agité leurs foulards, bleus pour la plupart, avec le portrait de la jeune carmélite, et rouges pour les plus jeunes, coiffés de casquettes jaunes. Une manifestation de couleurs et de ferveur, sur une esplanade dominée par un portrait géant de Thérèse, accroché au balcon de la loge.<o:p></o:p>

    Thérèse, on la retrouve un peu partout dans les rues de Rome : portraits affichés devant les églises, livres dans les vitrines des librairies, médailles et images vendues aux<o:p></o:p>

     coins des rues. Depuis huit jours déjà, la ville vit au rythme thérésien. Avec la tournée des reliques venues de Lisieux, messes et vénérations ont eu lieu dans une bonne dizaine de paroisses. Le pape était entouré d’une vingtaine de concélébrant, en présence de dizaines de cardinaux, de centaines d’évêques, de milliers de prêtres…<o:p></o:p>

    Jean-Paul II, dans son homélie, a insisté sur sa jeunesse, son itinéraire spirituel, sa maturité et les intuitions de sa foi. Il l’a longuement citée, toujours en français : « J’ai compris que l’Amour renfermait toutes les vocations… Ma vocation, enfin, je l’ai trouvée, ma vocation c’est<o:p></o:p>

    l’Amour. » Thérèse avec sa « petite voie » a plus que jamais gagné les cœurs, dimanche matin, place Saint-Pierre, dans la douceur de cet automne romain. Et de façon universelle, elle qui disait simplement : « Ah ! malgré ma petitesse, je voudrais éclairer les âmes comme les prophètes, les docteurs ! J’ai la vocation d’être apôtre. »<o:p></o:p>

    Jean-Michel Hansen.<o:p></o:p>

    (« Ouest-France » du 20 octobre 1997)<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Les principaux extraits de l’homélie de Jean-Paul II.<o:p></o:p>

    « Parmi les docteurs de l’Eglise, Thérèse  est la plus jeune, mais son itinéraire spirituel montre tant de maturité et les intuitions de la foi exprimée dans ses écrits sont si vastes et si profondes qu’ils lui méritent de prendre place parmi les grands maîtres spirituels. Comment ne pas rappeler ce que l’on peut en considérer comme le sommet, à partir de la découverte bouleversante qu’elle fit de sa vocation. « La charité, écrit-elle, me donnera la clé de ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps composé de différents membres, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un cœur, et que ce cœur était brûlant d’Amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Eglise, que si l’Amour venait à s’éteindre les apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’Amour renfermait toutes les vocations… Alors, dans l’accès de ma joie délirante, je me suis écrié : ma vocation enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour ! »<o:p></o:p>

    « Thérèse de Lisieux n’a pas seulement saisi et décrit la vérité profonde de l’Amour comme le centre et le cœur de l’Eglise, mais elle l’a vécu intensément dans sa brève existence. C’est justement cette convergence entre la doctrine et l’expérience concrète, entre la vérité et la vie, entre l’enseignement et la pratique  qui en fait un modèle attrayant, spécialement pour les jeunes et pour ceux qui sont à la recherche du vrai sens à donner à leur vie. « Désarmante simplicité »<o:p></o:p>

    « Devant le vide de tant de mots, Thérèse présente une autre solution, l’unique parole du salut qui, compris et vécu dans le silence, devient une source de vie renouvelée. A une culture rationaliste et trop souvent envahie par un matérialisme provocant, elle oppose, avec une désarmante simplicité, « la petite voie » qui  conduit au secret de toute existence : l’Amour du divin qui enveloppe et pénètre toute l’aventure humaine. En un temps comme le nôtre, marqué bien souvent par la culture de l’éphémère et de l’hédonisme, ce nouveau docteur de l’Église se montre doué d’une singulière efficacité pour éclairer l’esprit et le cœur de ceux qui ont soif de Vérité et d’Amour <o:p></o:p>

    « Le chemin qu’elle a parcouru, n’est pas celui des grandes entreprises réservées au petit nombre, mais c’est au contraire une voie à la portée de tous, « la petite voie », chemin de la confiance et de la remise totale de soi-même à la grâce du Seigneur. Ce n’est pas une voie à banaliser, comme si elle était moins exigeante, elle est en réalité exigeante, comme l’est toujours l’Évangile. Mais c’est une voie où l’on est pénétré du sens de l’abandon, confiant à la miséricorde divine qui rend léger même l’engagement spirituel le plus rigoureux.<o:p></o:p>

    « Par cette voie, où elle reçoit tout comme « grâce », par le fait qu’elle met au centre de tout son rapport avec le Christ et son choix de l’Amour, par le but qu’elle donne aussi aux élans du cœur dans son itinéraire spirituel, Thérèse de Lisieux est une sainte qui reste jeune  et elle se propose comme un modèle éminent et un guide sur la route des chrétiens pour notre temps, qui arrive au troisième millénaire. » Conférence donnée par le Frère Gilles Laarsonneur, F. M. T.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Œuvres de Sainte Thérèse. <o:p></o:p>

             <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Thérèse a rédigé successivement trois textes autobiographiques. Les deux premiers lui furent demandés à la suite de l’initiative de sa sœur aînée, sœur Marie du Sacré Cœur, tandis que la troisième le fut par l’intermédiaire de Mère Agnès, sa deuxième sœur aînée. Thérèse écrit donc ces manuscrits par obéissance à l’exception de la longue prière à Jésus dans le Manuscrit B. Elle n’imagine pas alors le retentissement qu’auront ces pages rédigées sur de modestes cahiers d’écolier. Thérèse ne fait ni brouillon, ni ratures : elle adopte le genre épistolaire pour raconter sa vie à celles qui lui ont demandé de le faire ou s’exprime sous la forme d’une prière dans le cas du manuscrit B. Cette manière de faire explique le ton simple et familier de ces écrits rédigés de façon très spontanée durant les courts moments de liberté dont disposait Thérèse.<o:p></o:p>

    Ces trois écrits ont en commun de mettre en valeur, en introduction et en conclusion, le thème de la miséricorde de Dieu. Thérèse veut « chanter les miséricordes du Seigneur » tout au long de ces pages et mettre ainsi en lumière les signes de l’Amour de Dieu dans sa vie.<o:p></o:p>

    Le 30 septembre 1898, un an jour pour jour après la mort de Thérèse, Mère Agnès de Jésus et Mère Marie de Gonzague, prieure en exercice, font paraître une longue circulaire nécrologique, envoyée à tous les carmels français. Mère Agnès avait réuni les manuscrits corrigés de Ste Thérèse (on les appellera plus tard A, B et C) <o:p></o:p>

    « Ce livre a été un instrument de conversion, de guérisons diverses, en tous lieux de la planète. C'est lui qui a poussé les fervents pèlerins à venir prier la "petite sainte", comme ils disent, sur sa tombe au cimetière de Lisieux. » Ce n'est qu'en 1956, après la mort de Mère Agnès, qui avait pratiquement récrit les textes de sa sœur, que, Pie XII ayant ordonné de revenir aux originaux, on publia les trois manuscrits thérésiens.<o:p></o:p>

    A partir de 1969, une équipe continua l'édition critique des 266 lettres retrouvées, des 54 poésies (1979), de 8 pièces de théâtre (1985), de 21 prières (1988) et des Derniers entretiens (1971).<o:p></o:p>

    Ce travail (1969 - 1988), qui reçut le Grand Prix Cardinal Grente de l'Académie Française en 1989, devait aboutir enfin à la Nouvelle Edition du Centenaire, en huit volumes. <o:p></o:p>

    L’œuvre réunie en un seul volume "Oeuvres complètes" (Cerf - DDB) fait 1600 pages sur papier bible. L'ensemble fut offert le 18 février 1993 à Jean-Paul II.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Dans le Manuscrit A  Thérèse décrit les étapes de son expérience religieuse: les premières années de son enfance, notamment les événements de sa première communion et de sa confirmation, son adolescence, jusqu'à l'entrée au Carmel et la première profession.<o:p></o:p>

     Le Manuscrit B  contient certaines des plus belles pages, des plus connues et des plus citées de la sainte de Lisieux. La pleine maturité de la sainte s'y manifeste, alors qu'elle parle de sa vocation dans l'Église, Épouse du Christ et Mère des âmes.<o:p></o:p>

    Le Manuscrit C, composé au mois de juin et dans les premiers jours de juillet 1897, peu de mois avant sa mort  complète les souvenirs du Manuscrit A sur la vie au Carmel. Ces pages montrent la sagesse surnaturelle de l'auteur. Thérèse retrace quelques expériences très fortes de cette période finale de sa vie. Elle consacre des pages impressionnantes à l'épreuve de la foi: une grâce de purification qui la plonge dans une longue et douloureuse nuit obscure, où elle est soutenue par sa confiance en l'amour miséricordieux et paternel de Dieu. Là encore, et sans se répéter, Thérèse fait resplendir la lumière rayonnante de l'Évangile. Nous trouvons là les plus belles pages qu'elle ait consacrées à l'abandon confiant entre les mains de Dieu, à l'unité qui existe entre l'amour de Dieu et l'amour du prochain, à sa vocation missionnaire dans l'Église. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Autres écrits de sainte Thérèse. <o:p></o:p>

      Lettres : Les 266 Lettres sont adressées aux membres de sa famille, aux religieuses, et aux missionnaires.<o:p></o:p>

     Poèmes : Ses écrits comprennent aussi 54 Poésies. <o:p></o:p>

     Récréations pieuses. Ella a composé 8 Récréations pieuses: des compositions poétiques et théâtrales, représentées par la sainte pour sa communauté à l'occasion de certaines fêtes, suivant la tradition du Carmel.<o:p></o:p>

     Prières : Parmi les autres écrits, 21 Prières. <o:p></o:p>

    Derniers Entretiens : Recueil des paroles qu'elle a prononcées au cours des derniers mois de sa vie. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le Reliquaire<o:p></o:p>

    Le reliquaire est une véritable œuvre d’art qui a été conçue par un artisan brésilien, en 1927. Il pèse plus de 135 kilos (300 livres) et mesure 1,5 m de longueur, 1 m de largeur et 0,85 m de hauteur. En 1197, le reliquaire a té transporté unpu partout dans le monde.<o:p></o:p>

    Le pape Jean Paul II qui est venu en pèlerin à Lisieux en 1980,  est allé revoir ce reliquaire à la cite du Vatican à Rome le 19 octobre 1997. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Chronologie.. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    1873. 2 janvier  Naissance à 23 h 30 (à Alençon) de Marie-Françoise Thérèse Martin, la dernière de 9 enfants.  (4 sont décédés jeunes), 36, rue Saint-Blaise.<o:p></o:p>

    Baptême en l'église Notre-Dame, par l'abbé Lucien Dumaine.<o:p></o:p>

    Marraine : sa sœur aînée Marie (treize ans); parrain : Paul-Albert Boul (treize ans).<o:p></o:p>

    1877. 28 août    Mort de la mère de Thérèse Zélie Martin. La famille va s’établir à  Lisieux. Les Buissonnets.<o:p></o:p>

    15 Novembre.    Arrivée à Lisieux de Thérèse et de ses sœurs, conduites par M. Guérin.<o:p></o:p>

    1883. 25 mars.  Thérèse tombe sérieusement malade.<o:p></o:p>

    1883. 13 mai. Thérèse est guérie par le sourire de la Bienheureuse Vierge Marie.<o:p></o:p>

    1986. 8 mai. <o:p></o:p>

    Première Communion de Thérèse.<o:p></o:p>

    1987. 25 Décembre.  Thérèse reçoit la grâce de  " sa conversion. ".<o:p></o:p>

    1988. 29 mai.     Pentecôte: Thérèse obtient la permission de son père d’entrer au carmel. à 15 ans.<o:p></o:p>

    1890. 9 avril.  <o:p></o:p>

    Thérèse va au Carmel de Lisieux .<o:p></o:p>

    1894. 8 septembre.    Thérèse devient religieuse et reçoit le nom de Sœur de l’Enfant Jésus de la Sainte Face.<o:p></o:p>

    1897. 29 Juillet.         <o:p></o:p>

    Mort du père de Thérèse.<o:p></o:p>

    1897.Thérèse écrit : " l’Histoire d’une âme.  ".<o:p></o:p>

    1897. 8 Juillet.  Souffrante, elle se fait admettre à l’infirmerie. <o:p></o:p>

    1897. 30 Septembre.  Mort de Thérèse <o:p></o:p>

    1897. 4 Octobre.  Inhumation au cimetière de  Lisieux.<o:p></o:p>

    1898.  Mgr Hugonin, évêque de Bayeux, donne la permission d'imprimer l'Histoire d'une Ame. Les exemplaires sortent des presses de l'imprimerie Saint-Paul à Bar-le-Duc. <o:p></o:p>

    Premières faveurs et guérisons. Des pèlerins viennent prier sur la tombe de Thérèse. <o:p></o:p>

    1898. 26 Mai. Une fillette aveugle de quatre ans, Reine Fauquet, est guérie sur la tombe de Thérèse. <o:p></o:p>

    1909. Janvier.   Le P. Rodrigue, carme (Rome) et Mgr de Teil (Paris) sont nommés respectivement Postulateur et Vice Postulateur de la Cause. <o:p></o:p>

    1910. Institution du Tribunal diocésain pour le Procès de l'Ordinaire. <o:p></o:p>

    1910. 12 août.  Au Carmel, première session du Procès.<o:p></o:p>

    1910.6 Juin. Pie X signe le décret d'Introduction de la Cause. <o:p></o:p>

    1910. 6 septembre. Au cimetière, exhumation des restes de soeur Thérèse ; transfert dans un nouveau caveau.<o:p></o:p>

    1910. 10 décembre. A Rome, décret d'approbation des Ecrits de sœur Thérèse. <o:p></o:p>

    1915. 17 mars. A Bayeux, ouverture du Procès Apostolique<o:p></o:p>

    1917. 9-10 août. Deuxième exhumation et reconnaissance officielle des restes de sœur Thérèse.<o:p></o:p>

    1921. 14 août.   Benoît XV signe le « Décret sur l'héroïcité des vertus de la Vénérable Servante de Dieu » et prononce un discours sur l'enfance spirituelle. <o:p></o:p>

    1923. 29 avril.Béatification de sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus par Pie XI. <o:p></o:p>

    1925. 17 mai. Canonisation à Saint-Pierre-de-Rome. Homélie de Pie XI devant soixante mille personnes. Le soir, cinq cent mille pèlerins sur la place Saint-Pierre. <o:p></o:p>

    1923. 13 juillet. La fête liturgique de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus est étendue à l'Eglise universelle. <o:p></o:p>

    1927. 14 décembre.  Pie XI proclame sainte Thérèse patronne principale, à l'égal de saint François-Xavier, de tous les missionnaires, hommes et femmes, et des missions existant dans tout l'univers. <o:p></o:p>

    1929. Pie XI proclame Thérèse patronne du Russicum, séminaire pour l'évangélisation de la Russie. <o:p></o:p>

    1929. 30 septembre.  Pose de la première pierre de la basilique de Lisieux.<o:p></o:p>

    1932. Congrès thèrésien à Lisieux. Demande que Thérèse soit déclarée « docteur de l'Eglise. »<o:p></o:p>

    11 septembre.Inauguration et bénédiction de la basilique de Lisieux par le légat du pape, le cardinal Pacelli, futur Pie XII. Radio-message de Pie XI. <o:p></o:p>

    1944. 3 mai. Pie XII nomme Thérèse patronne secondaire de la France à l'égal de Jeanne d'Arc.<o:p></o:p>

    1947.  Cinquantième anniversaire de la mort de Thérèse. Congrès thérésien. Sa châsse est transportée dans la plupart des diocèses de France.<o:p></o:p>

    1948. Fondation par le P. Martin des Frères Missionnaires de Sainte-Thérèse. <o:p></o:p>

    1948. 11 septembre.  Consécration de la basilique de Lisieux.<o:p></o:p>

    1980. 2 juin. Le pape Jean-Paul II pèlerin à Lisieux. <o:p></o:p>

    1989.  L'Edition du Centenaire couronnée par l'Académie française (grand prix Cardinal Grente).<o:p></o:p>

    1994. 26 mars. Les parents Martin proclamés « Vénérables. » <o:p></o:p>

    1997. 24 août ,Paris. Le pape à la messe d'envoie des Journées mondiales de la jeunesse <o:p></o:p>

    "J'ai la joie d'annoncer que, le dimanche des missions, le 19 octobre 1997, en la Basilique Saint-Pierre de Rome, je proclamerai Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la sainte Face, <o:p></o:p>

    ‘Docteur de  l’Eglise’.<o:p></o:p>

    1997.30 Septembre.   Centenaire de la sainte célébrée à Alençon.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.Janvier 1895 Jésus + <o:p></o:p>

    Histoire printanière d’une petite Fleur blanche, écrite par elle-même et dédiée à la Révérende Mère Agnès de Jésus. Extraits<o:p></o:p>

    Chapitre I. <o:p></o:p>

    Alençon : 1873 – 1877. <o:p></o:p>

    Le chant des Miséricordes du Seigneur.<o:p></o:p>

    Entourée d’amour.<o:p></o:p>

    Voyage au Mans.<o:p></o:p>

    Mon caractère.<o:p></o:p>

    Je choisis tout.  C’est à vous, ma Mère chérie, à vous qui êtes deux fois ma Mère, que je viens confier l'histoire de mon âme... Le jour où vous m'avez demandé de le faire, il me semblait que cela dissiperait mon cœur en l'occupant de lui-même, mais depuis Jésus m'a fait sentir qu'en obéissant simplement je lui serais agréable ; d'ailleurs je ne vais faire qu'une seule chose : Commencer à chanter ce que je dois redire éternellement - « Les Miséricordes du Seigneur ! <o:p></o:p>

    Avant de prendre la plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie (celle qui nous a donné tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du Ciel pour notre famille), je l'ai suppliée de guider ma main, afin que je ne trace pas une seule ligne qui ne lui soit agréable. Ensuite ouvrant le Saint Évangile, mes yeux sont tombés sur ces mots : - « Jésus étant monté sur une montagne, il appela à Lui ceux qu'il lui plut ; et ils vinrent à Lui. » (St Marc, chap. III, v. 13) <o:p></o:p>

    Voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie tout entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme. Il n'appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu'il lui plaît ou comme le dit St Paul - : « Dieu a pitié de qui Il veut et Il fait miséricorde à qui Il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. » (Et. aux Rom. chap. IX, v. I5 et 16) <o:p></o:p>

    Longtemps je me suis demandé pourquoi le bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces, je m’étonnais en Le voyant prodiguer des faveurs extraordinaires aux Saints qui l'avaient offensé, comme St Paul, St Augustin et qu'Il forçait pour ainsi dire à recevoir ses grâces ; ou bien en lisant la vie de Saints que Notre Seigneur s'est plu à caresser du berceau à la tombe, sans laisser sur leur passage aucun obstacle qui les empêchât de s'élever vers Lui et prévenant ces âmes de telles faveurs qu'elles ne pouvaient ternir l'éclat immaculé de leur robe baptismale, je me demandais pourquoi les pauvres sauvages, par exemple, mouraient en grand nombre avant d'avoir même entendu prononcer le nom de Dieu... Jésus a daigné m'instruire de ce mystère. Il a mis devant mes yeux le livre de la nature et j'ai compris que toutes les fleurs qu'Il a créées sont belles, que l'éclat de la rose et la blancheur du Lys n'enlèvent ras le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante de la pâquerette... J'ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes... <o:p></o:p>

    Ainsi en est-il dans le monde des âmes qui est le jardin de Jésus. Il a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés aux Lys et aux roses ; mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d’être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouit les regards du bon Dieu lorsqu'Il les abaisse à ses pieds. La perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu'Il veut que nous soyons... <o:p></o:p>

    J'ai compris encore que l'amour de Notre Seigneur se révèle aussi bien dans l'âme la plus simple qui ne résiste en rien à sa grâce que dans l'âme la plus sublime ; en effet le propre de l'amour étant de s'abaisser, si toutes les âmes ressemblaient à celles des Saints docteurs qui ont illuminé l’Eglise par la clarté de leur doctrine, il semble que le bon Dieu ne descend pas assez bas en venant jusqu'à leur cœur ; Mais Il a créé l'enfant qui ne sait rien et ne fait entendre que de faibles cris, Il a créé le pauvre sauvage n'ayant pour se conduire que la loi naturelle et c'est jusqu'à leurs cœurs qu'Il daigne s'abaisser, ce sont là ses fleurs des champs dont la simplicité Le ravit... En descendant ainsi le Bon Dieu montre sa grandeur infinie. De même que le soleil éclaire en même temps les cèdres et chaque petite fleur comme si elle était seule sur la terre, de même Notre Seigneur s'occupe aussi particulièrement de chaque âme que si elle n'avait pas de semblables ; et comme dans la nature toutes les saisons sont arrangées de manière à faire éclore au jour marqué la plus humble pâquerette, de même tout correspond au bien de chaque âme. <o:p></o:p>

    … <o:p></o:p>

    Dans l'histoire de mon âme jusqu'à mon entrée au Carmel je distingue trois périodes bien distinctes ; la première malgré sa courte durée n'est pas la moins féconde en souvenirs ; elle s'étend depuis l'éveil de ma raison jusqu'au départ de notre Mère chérie pour la patrie des Cieux. <o:p></o:p>

    Le Bon Dieu m'a fait la grâce d'ouvrir mon intelligence de très bonne heure et de graver si profondément en ma mémoire les souvenirs de mon enfance qu'il me semble que les choses que je vais raconter se passaient hier. Sans doute, Jésus voulait, dans son amour, me faire connaître la Mère incomparable qu'Il m'avait donnée, mais que sa main Divine avait hâte de couronner au Ciel !... <o:p></o:p>

    Toute ma vie le bon Dieu s'est plu à m'entourer d'amour, mes premiers souvenirs sont empreints des sourires et des caresses les plus tendres !... mais s'Il avait placé près de moi beaucoup d'amour, Il en avait mis aussi dans mon petit cœur, le créant aimant et sensible, aussi j'aimais beaucoup Papa et Maman et leur témoignais ma tendresse de mille manières, car j'étais très expansive. …<o:p></o:p>

    L'après-midi ce fut moi qui prononçai l'acte de consécration à la Ste Vierge, il était bien juste que je parle au nom de mes compagnes à ma Mère du Ciel, moi qui avais été privée si jeune de ma Mère de la terre... Je mis tout mon coeur à lui parler, à me consacrer à elle, comme une enfant qui se jette entre les bras de sa Mère et lui demande de veiller sur elle. Il me semble que la Sainte Vierge dut regarder sa petite fleur et lui sourire, n'était-ce pas elle qui l'avait guérie par un visible sourire ?... N'avait-elle pas déposé dans le calice de sa petite fleur, son Jésus, la Fleur des Champs, le Lys de la vallée ?... <o:p></o:p>

    Au soir de ce beau jour, je retrouvai ma famille de la terre, déjà le matin après la messe, j'avais embrassé Papa et tous mes chers parents, mais alors c'était la vraie réunion, Papa prenant la main de sa petite reine se dirigea vers le Carmel.. Alors je vis ma Pauline devenue l'épouse de Jésus, je la vis avec son voile blanc comme le mien et sa couronne de roses... Ah! ma joie fut sans amertume, j'espérais la rejoindre bientôt et attendre avec elle le Ciel ! <o:p></o:p>

    Je ne fus pas insensible à la fête de famille qui eut lieu le soir de ma première Communion, la belle montre que me donna mon Roi me fit un grand plaisir, mais ma joie était tranquille et rien ne vint troubler ma paix intime. <o:p></o:p>

    Marie me prit avec elle la nuit qui suivit ce beau jour, car les jours les plus radieux sont suivis de ténèbres, seul le jour de la première, de l'unique, de l'éternelle Communion du Ciel sera sans couchant !... <o:p></o:p>

    Le lendemain de ma première Communion fut encore un beau jour, mais il fut empreint de mélancolie, la belle toilette que Marie m'avait achetée, tous les cadeaux que j'avais reçus ne me remplissaient pas le cœur, il n'y avait que Jésus qui pût me contenter, j'aspirais après le moment où je pourrais le recevoir une seconde fois. Environ un mois après ma première communion j'allai me confesser pour l'Ascension et j'osai demander la permission de faire la Sainte communion. Contre toute espérance, M. l'abbé me le permit et j'eus le bonheur d'aller m'agenouiller à la Sainte Table entre Papa et Marie, quel doux souvenir j'ai gardé de cette seconde visite de Jésus ! Mes larmes coulèrent encore avec une ineffable douceur, je me répétais sans cesse à moi-même ces paroles de St Paul : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus qui vit en moi !... » Depuis cette communion, mon désir de recevoir le Bon Dieu devint de plus en plus grand, j'obtins la permission de la faire à toutes les principales fêtes. La veille de ces heureux jours Marie me prenait le soir sur ses genoux et me préparait comme elle l'avait fait pour ma première communion, je me souviens qu'une fois elle me parla de la souffrance, me disant que je ne marcherais probablement pas par cette voie mais que le Bon Dieu me porterait toujours comme une enfant... <o:p></o:p>

    Le lendemain après ma communion, les paroles de Marie me revinrent à la pensée ; je sentis naître en mon coeur un grand désir de la souffrance et en même temps l'intime assurance que Jésus me réservait un grand nombre de croix, je me sentis inondée de consolations si grandes que je les regarde comme une des grâces les plus grandes de ma vie. La souffrance devint mon attrait, elle avait des charmes qui me ravissaient sans les bien connaître. Jusqu'alors j'avais souffert sans aimer la souffrance, depuis ce jour je sentis pour elle un véritable amour. Je sentais aussi le désir de n'aimer que le Bon Dieu, de ne trouver de joie qu'en Lui, souvent pendant mes communions, je répétais ces paroles de l'Imitation : « Ô Jésus! Douceur ineffable, changez pour moi en amertume, toutes les consolations de la terre... » Cette prière sortait de mes lèvres sans effort, sans contrainte, il me semblait que je la répétais, non par ma volonté, mais comme une enfant qui redit les paroles qu'une personne amie lui inspire... Plus tard je vous dirai, ma Mère chérie, comment Jésus s'est plu à réaliser mon désir, comment Il fut toujours Lui seul ma douceur ineffable, si je vous en parlais tout de suite je serais obligée d'anticiper sur le temps de ma vie de jeune fille, il me reste encore beaucoup de détails à vous donner sur ma vie d'enfant. <o:p></o:p>

    Peu de temps après ma première Communion, j'entrai de nouveau en retraite pour ma Confirmation. Je m'étais préparée avec beaucoup de soin à recevoir la visite de l'Esprit Saint, je ne comprenais pas qu'on ne fasse pas une grande attention à la réception de ce sacrement d'Amour. Ordinairement on ne faisait qu'un jour de retraite pour la Confirmation, mais Monseigneur n'ayant pu venir au jour marqué, j'eus la consolation d'avoir deux jours de solitude. Pour nous distraire notre maîtresse nous conduisit au Mont Cassin et là je cueillis à pleines mains des grandes pâquerettes pour la Fête Dieu. Ah! que mon âme était joyeuse, comme les apôtres j'attendais avec bonheur la visite de l'Esprit Saint... Je me réjouissais à la pensée d'être bientôt parfaite chrétienne et surtout à celle d'avoir éternellement sur le front la croix mystérieuse que l'Évêque marque en imposant le sacrement... Enfin l'heureux moment arriva, je ne sentis pas un vent impétueux au moment de la descente du Saint Esprit, mais plutôt cette brise légère dont le prophète Élie entendit le murmure sur le mont Horeb... En ce jour je reçus la force de souffrir, car bientôt après le martyre de mon âme devait commencer... Ce fut ma chère petite Léonie qui me servit de Marraine, elle était si émue qu'elle ne put empêcher ses larmes de couler tout le temps de la cérémonie. Avec moi elle reçut la Sainte Communion, car j'eus encore le bonheur de m'unir à Jésus en ce beau jour. <o:p></o:p>

    …. <o:p></o:p>

    J'avais pris pour règle de conduite de faire sans en manquer une seule les communions que mon confesseur me donnerait, mais de le laisser en régler le nombre sans jamais lui en demander. Je n'avais point à cette époque l'audace que je possède maintenant, sans cela j'aurais agi autrement, car je suis bien sûre qu'une âme doit dire à son confesseur l'attrait qu'elle sent à recevoir son Dieu, ce n'est pas pour rester dans le ciboire d'or qu'Il descend chaque jour du Ciel, c'est afin de trouver un autre Ciel qui lui est infiniment plus cher que le premier, le Ciel de notre âme, faite à son image, le temple vivant de l'adorable Trinité !... <o:p></o:p>

    Jésus qui voyait mon désir et la droiture de mon cœur permit que pendant le mois de mai, mon confesseur me dît de faire la Ste Communion 4 fois par semaine et ce beau mois passé, il en ajouta une cinquième à chaque fois qu'il se trouverait une fête. De bien douces larmes coulèrent de mes yeux en sortant du confessionnal, il me semblait que c'était Jésus Lui-même qui voulait se donner à moi, car je n'étais que très peu de temps à confesse, jamais je ne disais un mot de mes sentiments intérieurs, la voie par laquelle je marchais était si droite, si lumineuse qu'il ne me fallait pas d'autre guide que Jésus... Je comparais les directeurs à des miroirs fidèles qui reflétaient Jésus dans les âmes et je disais que pour moi le Bon Dieu ne se servait pas d'intermédiaire mais agissait directement !... <o:p></o:p>

     Avant de pénétrer dans l'appartement pontifical j'étais bien résolue à parler, mais je sentis mon courage faiblir en voyant à la droite du St Père « Mr Révérony !... » Presque au même instant on nous dit de sa part qu'il défendait de parler à Léon XIII, l'audience se prolongeant trop longtemps... Je me tournai vers ma Céline chérie, afin de savoir son avis : « Parle me dit-elle. » Un instant après j'étais aux pieds du Saint-Père ayant baisé sa mule il me présentait la main, mais au lieu de la baiser, je joignis les miennes et levant vers son visage mes yeux baignés de larmes, je m'écriai : « Très Saint Père, j'ai une grande grâce à vous demander !... » Alors le Souverain Pontife baissa la tête vers moi de manière que ma figure touchait presque la sienne, et je vis ses yeux noirs et profonds se fixer sur moi et sembler me pénétrer jusqu'au fond de l'âme. - « Très Saint-Père, lui dis-je, en l'honneur de votre jubilé, permettez-moi d'entrer au Carmel à 15 ans !... » <o:p></o:p>

    L'émotion avait sans doute fait trembler ma voix, aussi se retournant vers Mr Révérony qui me regardait avec étonnement et mécontentement, le St Père dit : « Je ne comprends pas très bien. » - Si le Bon Dieu l'eût permis il eût été facile que Mr Révérony m'obtint ce que je désirais, mais c'était la croix et non la consolation qu'Il voulait me donner. - « Très Saint-Père (répondit le Grand Vicaire) c'est une enfant qui désire entrer au Carmel à 15 ans, mais les supérieurs examinent la question en ce moment. » - « Eh bien, mon enfant, reprit le St Père en me regardant avec bonté, faites ce que les supérieurs vous diront. » M'appuyant alors les mains [63 v°] sur ses genoux je tentai un dernier effort et je dis d'une voix suppliante : « Oh! Très Saint Père, si vous disiez oui, tout le monde voudrait bien !... » Il me regarda fixement et prononça ces mots en appuyant sur chaque syllabe : « Allons... Allons... Vous entrerez si le Bon Dieu le veut.. » (Son accent avait quelque chose de si pénétrant et de si convaincu qu'il me semble encore l'entendre). La bonté du St Père m'encourageant je voulais encore parler mais les deux gardes-nobles me touchèrent poliment pour me faire lever, voyant que cela ne suffisait pas, ils me prirent par les bras et Mr Révérony leur aida à me soulever car je restais encore les mains jointes, appuyées sur les genoux de Léon XIII et ce fut de force qu'ils m'arrachèrent de ses pieds... Au moment où j'étais ainsi enlevée, le St Père posa sa main sur mes lèvres, puis il la leva pour me bénir, alors mes yeux se remplirent de larmes et Mr Révérony put contempler au moins autant de diamants qu'il en avait vus à Bayeux... Les deux gardes-nobles me portèrent pour ainsi dire jusqu'à la porte et là, un troisième me donna une médaille de Léon XIII. Céline qui me suivait, avait été témoin de la scène qui venait de se passer, presque aussi émue que moi, elle eut cependant le courage de demander au St Père une bénédiction pour le Carmel. Mr Révérony d'une voie mécontente répondit : « Il est déjà béni le Carmel. » Le bon St Père reprit avec douceur : « Oh oui ! il est déjà béni. » Avant nous Papa était venu aux pieds de Léon XIII (avec les messieurs). Mr Révérony avait été charmant pour lui, le présentant comme le Père de deux Carmélites. Le Souverain Pontife en signe de particulière bienveillance posa la main sur la tête vénérable de mon Roi chéri, semblant ainsi le marquer d'un sceau mystérieux, au nom de Celui dont il est le véritable représentant... Ah! Maintenant qu'il est au Ciel, ce Père de quatre Carmélites, ce n'est plus la main du Pontife qui repose sur son front, lui prophétisant le martyre... C'est la main de l'Époux des Vierges, du Roi de Gloire, qui fait resplendir la tête de son Fidèle Serviteur, et plus jamais cette main adorée ne cessera de reposer sur le front qu'elle a glorifié !... <o:p></o:p>

    - Mon Papa chéri eut bien de la peine de me trouver tout en larmes au sortir de l'audience, il fit tout ce qu'il put pour me consoler, mais en vain... Au fond du cœur je sentais une grande paix, puisque j'avais fait absolument tout ce qui était en mon pouvoir de faire pour répondre à ce que le Bon Dieu demandait de moi, mais cette paix était au fond et l'amertume remplissait mon âme, car Jésus se taisait. Il semblait absent, rien ne me révélait sa présence... Ce jour-là encore le soleil n'osa pas briller et le beau ciel bleu d'Italie, chargé de nuages sombres, ne cessa de pleurer avec moi... Ah ! c'était fini, mon voyage n'avait plus aucun charme à mes yeux puisque le but en était manqué. Cependant les dernières paroles du Saint Père auraient dû me consoler : n'étaient-elles pas en effet une véritable prophétie ? Malgré tous les obstacles, ce que le Bon Dieu a voulu s'est accompli. Il n'a pas permis aux créatures de faire ce qu'elles voulaient, mais sa volonté à Lui... Depuis quelque temps je m'étais offerte à L'Enfant Jésus pour être son petit jouet, je Lui avais dit de ne pas se servir de moi comme d'un jouet de prix que les enfants se contentent de regarder sans oser y toucher, mais comme d'une petite balle de nulle valeur qu'il pouvait jeter à terre, pousser du pied, percer, laisser dans un coin ou bien presser sur son coeur si cela Lui faisait plaisir, en un mot, je voulais amuser le petit Jésus, lui faire plaisir, je voulais me livrer à ses caprices enfantins... Il avait exaucé ma prière... <o:p></o:p>

    À Rome Jésus perça son petit jouet, Il voulait voir ce qu'il y avait dedans et puis l'ayant vu, content de sa découverte, Il laissa tomber sa petite [64 v°] balle et s'endormit... Que fit-Il pendant son doux sommeil et que devint la petite balle abandonnée ?... Jésus rêva qu'il s'amusait encore avec son jouet, le laissant et le prenant tour à tour, et puis qu'après l'avoir fait rouler bien loin Il le pressait sur son coeur, ne permettant plus qu'il s'éloigne jamais de sa petite main... <o:p></o:p>

    Vous comprenez, ma Mère chérie, combien la petite balle était triste de se voir par terre... Cependant je ne cessais d'espérer contre toute espérance. <o:p></o:p>

    Quelques jours après l'audience du St Père, Papa étant allé voir le bon frère Siméon trouva chez lui Mr Révérony qui fut très aimable. Papa lui reprocha gaiement de [ne] m'avoir pas aidée dans ma difficile entreprise, puis il raconta l'histoire de sa Reine au frère Siméon, le vénérable vieillard écouta son récit avec beaucoup d'intérêt, en prit même des notes et dit avec émotion : « On ne voit pas cela en Italie ! » Je crois que cette entrevue fit une très bonne impression à Mr Révérony ; dans la suite il ne cessa de me prouver qu'il était enfin convaincu de ma vocation. …<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Ma retraite de profession fut donc comme toutes celles qui la suivit une retraite de grande aridité, cependant le Bon Dieu me montrait clairement sans que je m'en aperçoive, le moyen de Lui plaire et de pratiquer les plus sublimes vertus. J'ai remarqué bien des fois que Jésus ne veut pas me donner de provisions, il me nourrit à chaque instant d'une nourriture toute nouvelle, je la trouve en moi sans savoir comment elle y est... Je crois tout simplement que c'est Jésus Lui-même caché au fond de mon pauvre petit cœur qui me fait la grâce d'agir en moi et me fait penser tout ce qu'Il veut que je fasse au moment présent. <o:p></o:p>

    Quelques jours avant celui de ma profession, j'eus le bonheur de recevoir la bénédiction du Souverain Pontife ; je l'avais sollicitée par le bon Frère Siméon pour Papa et pour moi et ce me fut une grande consolation de pouvoir rendre à mon petit Père chéri la grâce qu'il m'avait procurée en me conduisant à Rome. <o:p></o:p>

    Enfin le beau jour de mes noces arriva, il fut sans nuages, mais la veille il s'éleva dans mon âme une tempête comme jamais je n'en avais vue... Pas un seul doute sur ma vocation ne m'était encore venu à la pensée, il fallait que je connaisse cette épreuve. Le soir en faisant mon chemin de la Croix après matines, ma vocation m'apparut comme un rêve, une chimère... je trouvais la vie du Carmel bien belle, mais le démon m'inspirait l'assurance qu'elle n'était pas faite pour moi, que je tromperais les supérieures en avançant dans une voie où je n'étais pas appelée... Mes ténèbres étaient si grandes que je ne voyais ni ne comprenais qu'une chose : Je n'avais pas la vocation !... Ah! Comment dépeindre l'angoisse de mon âme ?... Il me semblait (chose absurde qui montre que cette tentation était du démon) que si je disais mes craintes à ma maîtresse elle allait m'empêcher de prononcer mes Saints Vœux, cependant je voulais faire la volonté du bon Dieu et retourner dans le monde plutôt que rester au Carmel en faisant la mienne, je fis donc sortir ma maîtresse et remplie de confusion je lui dis l'état de mon âme... Heureusement elle vit plus clair que moi et me rassura complètement, d'ailleurs l'acte d'humilité que j'avais fait venait de mettre en fuite le démon qui pensait peut-être que je n'allais pas oser avouer ma tentation ; aussitôt que j'eus fini de parler mes doutes s'en allèrent, cependant pour rendre plus complet mon acte d'humilité, je voulus encore confier mon étrange tentation à notre Mère qui se contenta de rire de moi. <o:p></o:p>

    Le matin du 8 septembre, je me sentis inondée d'un fleuve de paix et ce fut dans cette paix « surpassant tout sentiment » que je prononçai mes Saints Vœux... Mon union avec Jésus se fit, non pas au milieu des foudres et des éclairs, c'est-à-dire des grâces extraordinaires, mais au sein d'un léger zéphyr semblable à celui qu'entendit sur la montagne notre père St Élie... Que de grâces n'ai-je pas demandées ce jour-là !... Je me sentais vraiment la Reine, aussi je profitais de mon titre pour délivrer les captifs, obtenir les faveurs du Roi envers ses sujets ingrats, enfin je voulais délivrer toutes les âmes du purgatoire et convertir les pécheurs... J'ai beaucoup prié pour ma Mère, mes Sœurs chéries... pour toute la famille mais surtout pour mon petit Père si éprouvé et si saint... Je me suis offerte à Jésus afin qu'Il accomplisse parfaitement en moi sa volonté sans que jamais les créatures y mettent obstacle... <o:p></o:p>

    Ce beau jour passa comme les plus tristes, puisque les plus radieux ont un lendemain, mais ce fut sans tristesse que je déposai ma couronne aux pieds de la Ste Vierge, je sentais que le temps n'emporterait pas mon bonheur... Quelle belle fête que la nativité de Marie pour devenir l'épouse de Jésus ! c'était la petite Ste Vierge d'un jour qui présentait sa petite fleur au petit Jésus... ce jour-là tout était petit excepté les grâces et la paix que j'ai reçues, excepté la joie paisible que j'ai ressentie le soir en regardant les étoiles scintiller au firmament, en pensant que bientôt le beau Ciel s'ouvrirait à mes yeux ravis et que je pourrais m'unir à mon Époux au sein d'une allégresse éternelle... <o:p></o:p>

    Le 24 eut lieu la cérémonie de ma prise de voile, il fut tout entier voilé de larmes... Papa n'était pas là pour bénir sa Reine... Le Père était au Canada... Monseigneur qui devait venir et dîner chez mon Oncle se trouva malade et ne vint pas non plus, enfin tout fut tristesse et amertume... Cependant la paix, toujours la paix, se trouvait au fond du calice... Ce jour-là Jésus permit que je ne puisse retenir mes larmes et mes larmes ne furent pas comprises... en effet j'avais supporté sans pleurer de bien plus grandes épreuves, mais alors j'étais aidée d'une grâce puissante ; au contraire le 24, Jésus me laissa à mes propres forces et je montrai combien elles étaient petites. <o:p></o:p>

    Huit jours après ma prise de voile eut lieu le mariage de Jeanne, vous dire, ma Mère chérie, combien son exemple m'instruisit des délicatesses qu'une épouse doit prodiguer à son Époux me serait impossible, j'écoutais avidement tout ce que je pouvais en apprendre, car je ne voulais pas faire moins pour mon Jésus bien-aimé que Jeanne pour Francis, une créature sans doute bien parfaite, mais enfin une créature !... <o:p></o:p>

    Je m'amusai même à composer une lettre d'invitation afin de la comparer à la sienne, voici comment elle était conçue : <o:p></o:p>

    Lettre d'invitation aux Noces de soeur Thérèse de L'Enfant Jésus de la Sainte Face. <o:p></o:p>

    Le Dieu Tout-puissant, Créateur du Ciel et de la terre, Souverain Dominateur du Monde et la Très glorieuse Vierge Marie, Reine de la Cour céleste, veulent bien vous faire part du Mariage de leur Auguste Fils, Jésus, Roi des Rois et Seigneur des seigneurs, avec Mademoiselle Thérèse Martin, maintenant Dame et Princesse des royaumes apportés en dot par son Divin Époux, savoir L'Enfance de Jésus et sa Passion, ses titres de noblesse étant : De L'Enfant Jésus et de la Sainte Face. <o:p></o:p>

    …<o:p></o:p>

    Aux premières lueurs de l'aurore, je me trouvai (en rêve) dans une sorte de galerie, il y avait plusieurs autres personnes, mais éloignées, Notre Mère seule était auprès de moi, tout à coup sans avoir vu comment elles étaient entrées, j'aperçus trois carmélites revêtues de leurs manteaux et grands voiles, il me sembla qu'elles venaient pour notre Mère, mais ce que je compris clairement, c'est qu'elles venaient du Ciel. Au fond de mon cœur, je m'écriai : Ah ! que je serais heureuse de voir le visage d'une de ces carmélites. Alors comme si ma prière avait été entendue par elle, la plus grande des saintes s'avança vers moi; aussitôt je tombai à genoux. Oh ! Bonheur la Carmélite leva son voile ou plutôt le souleva et m'en couvrit... sans aucune hésitation je reconnus la vénérable Mère Anne de Jésus, la fondatrice du Carmel en France. Son visage était beau, d'une beauté immatérielle, aucun rayon ne s'en échappait et cependant malgré le voile qui nous enveloppait toutes les deux, je voyais ce céleste visage éclairé d'une lumière ineffablement douce, lumière qu'il ne recevait pas mais qu'il produisait de lui-même... <o:p></o:p>

    …<o:p></o:p>

    Ma Mère bien-aimée, je vous parais peut-être exagérer mon épreuve, en effet si vous jugez d'après les sentiments que j'exprime dans les petites poésies que j'ai composées cette année, je dois vous sembler une âme remplie de consolations et pour laquelle le voile de la foi s'est presque déchiré, et cependant... ce n'est plus un voile pour moi, c'est un mur qui s'élève jusqu'aux cieux et couvre le firmament étoilé... Lorsque je chante le bonheur du Ciel, l'éternelle possession de Dieu, je n'en ressens aucune joie, car je chante simplement ce que je veux croire. Parfois il est vrai, un tout petit rayon de soleil vient illuminer mes ténèbres, alors l'épreuve cesse un instant, mais ensuite le souvenir de ce rayon au lieu de me causer de la joie rend mes ténèbres plus épaisses encore. <o:p></o:p>

    O ma Mère, jamais je n'ai si bien senti combien le Seigneur est doux et miséricordieux, il ne m'a envoyé cette épreuve qu'au moment où j'ai eu la force de la supporter, plus tôt je crois bien qu'elle m'aurait plongée dans le découragement... Maintenant elle enlève tout ce qui aurait pu se trouver de satisfaction naturelle dans le désir que j'avais du Ciel... Mère bien-aimée, il me semble maintenant que rien ne m’empêche de m'envoler, car je n'ai plus de grands désirs si ce n'est celui d'aimer jusqu’à mourir d'amour... (9 Juin) <o:p></o:p>

    Ma Mère chérie, je suis tout étonnée en voyant ce que je vous ai écrit hier. Quel griffonnage ! Ma main tremblait de telle sorte qu'il m'a été impossible de continuer et maintenant je regrette même d'avoir essayé d'écrire, j'espère qu'aujourd'hui je vais le faire plus lisiblement, car je ne suis plus dans le dodo mais dans un joli petit fauteuil tout blanc. <o:p></o:p>

    O ma Mère, je sens bien que tout ce que je vous dis n'a pas de suite, mais je sens aussi le besoin avant de vous parler du passé de vous dire mes sentiments présents, plus tard peut-être en aurai-je perdu le souvenir. Je veux d'abord vous dire combien je suis touchée de toutes vos délicatesses maternelles, ah ! croyez-le, ma Mère bien-aimée, le cœur de votre enfant est rempli de reconnaissance, jamais il n'oubliera tout ce qu'il vous doit... <o:p></o:p>

    Ma Mère, ce qui me touche pardessus tout, c'est la neuvaine que vous faites à N.D. des Victoires, ce sont les messes que vous faites dire pour obtenir ma guérison. Je sens que tous ces trésors spirituels font un grand bien à mon âme: au commencement de la neuvaine, je vous disais, ma Mère, qu'il fallait que la Ste Vierge me guérisse ou bien qu'elle m'emporte dans les Cieux, car je trouvais cela bien triste pour vous et la communauté d'avoir la charge d'une jeune religieuse malade; maintenant je veux bien être malade toute ma vie si cela fait plaisir au bon Dieu et je consens même à ce que ma vie soit très longue, la seule grâce que je désire, c'est qu'elle soit brisée par l'amour. <o:p></o:p>

    Oh ! Non je ne crains pas une longue vie, je ne refuse pas le combat car Le Seigneur est la roche où je suis élevée, qui dresse mes mains au combat et mes doigts à la guerre. Il est mon bouclier, j'espère en Lui -Ps. CXLIII- aussi jamais je n'ai demandé au bon Dieu de mourir jeune, il est vrai que j'ai toujours espéré que c'est là sa volonté. Souvent le Seigneur se contente du désir de travailler pour sa gloire et vous savez, ma Mère, que mes désirs sont bien grands, vous savez aussi que Jésus m'a présenté plus d'un calice amer qu'il a éloigné de mes lèvres avant que je le boive, mais pas avant de m'en avoir fait savourer l'amertume. Mère bien-aimée, le saint roi David avait raison lorsqu'il chantait : Qu'il est bon, qu'il est doux à des frères d'habiter ensemble dans une parfaite union. C'est vrai je l'ai senti bien souvent, mais c'est au sein des sacrifices que cette union doit avoir lieu sur la terre. Ce n'est point pour vivre avec mes soeurs que je suis venue au Carmel, c'est uniquement pour répondre à l'appel de Jésus ; ah ! je pressentais bien que ce devait être un sujet de souffrance continuelle de vivre avec ses sœurs, lorsqu'on ne veut rien accorder à la nature. Comment peut-on dire que c'est plus parfait de s'éloigner des siens?... A-t-on jamais reproché à des frères de combattre sur le même champ de bataille, leur a-t-on reproché de voler ensemble pour cueillir la palme du martyre ?... Sans doute, on a jugé avec raison qu'ils s'encourageaient mutuellement, mais aussi que le martyre de chacun devenait celui de tous. Ainsi en est-il dans la vie religieuse que les théologiens appellent un martyre. En se donnant à Dieu le cœur ne perd pas sa tendresse naturelle, cette tendresse au contraire grandit en devenant plus pure et plus divine. <o:p></o:p>

    Mère bien-aimée, c'est de cette tendresse que je vous aime, que j'aime mes sœurs ; je suis heureuse de combattre en famille pour la gloire du Roi des Cieux, mais je suis prête aussi à voler sur un autre champ de bataille si Le Divin Général m'en exprimait le désir. Un commandement ne serait pas nécessaire mais un regard, un simple signe. <o:p></o:p>

    Depuis mon entrée dans l'arche bénie, j'ai toujours pensé que si Jésus ne m'emportait bien vite au Ciel, le sort de la petite n colombe de Noé serait le mien ; qu'un jour le Seigneur ouvrirait la fenêtre de l'arche et me dirait de voler bien loin, bien loin, vers des rivages infidèles portant avec moi la petite branche d'olivier. Ma Mère, cette pensée a fait grandir mon âme, elle m'a fait planer plus haut que tout le créé. J'ai compris que même au Carmel il pouvait encore y avoir des séparations, qu'au Ciel seulement l'union sera complète et éternelle, alors j'ai voulu que mon âme habite dans les Cieux, qu'elle ne regarde les choses de la terre que de loin. J'ai accepté non seulement de m'exiler au milieu d'un peuple inconnu, mais ce qui m'était bien plus amer, j'ai accepté l'exil pour mes sœurs. Jamais je n'oublierai le 2 août 1896, ce jour-là qui se trouvait justement celui du départ des missionnaires, il fut sérieusement question de celui de Mère Agnès de Jésus. Ah ! je n'aurais pas voulu faire un mouvement pour l'empêcher de partir ; je sentais cependant une grande tristesse dans mon cœur, je trouvais que son âme si sensible, si délicate n'était pas faite pour vivre au milieu d'âmes qui ne sauraient la comprendre, mille autres pensées se pressaient en foule dans mon esprit et Jésus se taisait, il ne commandait pas à la tempête... Et moi je lui disais : Mon Dieu, pour votre amour j'accepte tout : si vous le voulez, je veux bien souffrir jusqu'à mourir de chagrin. Jésus se contenta de l'acceptation, mais quelques mois après, on parla du départ de Sr Geneviève et de Sœur Marie de la Trinité; alors ce fut un autre genre de souffrance bien intime bien profonde, je me représentais toutes les épreuves, les déceptions qu'elles auraient à souffrir, enfin mon ciel était chargé de nuages... seul le fond de mon coeur restait dans le calme et la paix. <o:p></o:p>

    Ma Mère bien-aimée, votre prudence sut découvrir la volonté du Bon Dieu et de sa part vous avez défendu à vos novices de penser maintenant à quitter le berceau de leur enfance religieuse, mais leurs aspirations vous les compreniez puisque vous-même, ma Mère, aviez demandé dans votre jeunesse d'aller à Saigon, c'est ainsi que souvent les désirs des mères trouvent un écho dans l'âme de leurs enfants. O ma Mère chérie, votre désir apostolique trouve en mon âme, vous le savez, un écho bien fidèle, laissez-moi vous confier pourquoi j'ai désiré et désire encore si la Ste Vierge me guérit quitter pour une terre étrangère la délicieuse oasis où je vis si heureuse sous votre regard maternel. <o:p></o:p>

    Il faut, ma Mère, (vous me l'avez dit) pour vivre dans les carmels étrangers, une vocation toute spéciale, beaucoup d'âmes s'y croient appelées sans l'être en effet, vous m'avez dit aussi que j'avais cette vocation et que ma santé seule était un obstacle, je sais bien que cet obstacle disparaîtrait si le Bon Dieu m'appelait au loin, aussi je vis sans aucune inquiétude. S'il me fallait un jour quitter mon cher Carmel, ah ! ce ne serait pas sans blessure, Jésus ne m'a pas donné un cœur insensible et c'est justement parce qu'il est capable de souffrir, que je désire qu'il donne à Jésus tout ce qu'il peut donner. Ici, Mère bien-aimée, je vis sans aucun embarras des soins de la misérable terre, je n'ai qu'à remplir la douce et facile mission que vous m'avez confiée. Ici je suis comblée de vos prévenances maternelles, je ne sens pas la pauvreté n'ayant jamais manqué de rien. Mais surtout, ici je suis aimée, de vous et de toutes les sœurs, et cette affection m'est bien douce. Voilà pourquoi je rêve un monastère où je serais inconnue, où j'aurais à souffrir la pauvreté, le manque d'affection, enfin l'exil du cœur. <o:p></o:p>

    Ah ! Ce n'est pas dans l'intention de rendre des services au Carmel qui voudrait bien me recevoir, que je quitterais tout ce qui m'est cher; sans doute, je ferais tout ce qui dépendrait de moi, mais je connais mon incapacité et je sais qu'en faisant de mon mieux je n'arriverais pas à bien faire, n'ayant comme je le disais tout à l'heure aucune connaissance des choses de la terre. Mon seul but serait donc d'accomplir la volonté du bon Dieu, de me sacrifier pour Lui de la manière qu'il lui plairait. <o:p></o:p>

    Je sens bien que je n'aurais aucune déception, car lorsqu'on s'attend à une souffrance pure et sans aucun mélange, la plus petite joie devient une surprise inespérée, et puis vous le savez, ma Mère, la souffrance elle-même devient la plus grande des joies lorsqu'on la recherche comme le plus précieux des trésors. <o:p></o:p>

    Oh non ! Ce n'est pas avec l'intention de jouir du fruit de mes travaux que je voudrais partir, si c'était là mon but je ne sentirais pas cette douce paix qui m’inonde et je souffrirais même de ne pouvoir réaliser ma vocation pour les missions lointaines. Depuis longtemps je ne m'appartiens plus, je suis livrée totalement à Jésus, Il est donc libre de faire de moi ce qu'il lui plaira. Il m'a donné l'attrait d'un exil complet, Il m'a fait comprendre toutes les souffrances que j'y rencontrerais. me demandant si je voulais boire ce calice jusqu'à la lie; aussitôt j'ai voulu saisir cette coupe que Jésus me présentait, mais Lui, retirant sa main, me fit comprendre que l'acceptation Le contentait. <o:p></o:p>

    O ma Mère, de quelles inquiétudes on se délivre en faisant vœu d'obéissance ! Que les simples religieuses sont heureuses, leur unique boussole étant la volonté des supérieurs, elles sont toujours assurées d'être dans le droit chemin, elles n'ont pas à craindre de se tromper même s'il leur paraît certain que les supérieurs se trompent. Mais lorsqu'on cesse de regarder la boussole infaillible, lorsqu'on s'écarte de la voie qu'elle dit de suivre sous prétexte de faire la volonté de Dieu qui n'éclaire pas bien ceux qui pourtant tiennent sa place, aussitôt l'âme s'égare dans des chemins arides où l'eau de la grâce lui manque bientôt. <o:p></o:p>

    Mère bien-aimée, vous êtes la boussole que Jésus m'a donnée pour me conduire sûrement au rivage éternel. Qu'il m'est doux de fixer sur vous mon regard et d'accomplir ensuite la volonté du Seigneur. Depuis qu'Il a permis que je souffre des tentations contre la foi, Il a beaucoup augmenté dans mon coeur l'esprit de foi qui me fait voir en vous, non seulement une Mère qui m'aime et que j'aime, mais surtout qui me fait voir Jésus vivant en votre âme et me communiquant par vous sa volonté. Je sais bien ma Mère, que vous me traitez en âme faible, en enfant gâtée, aussi je n'ai pas de mal à porter le fardeau de l'obéissance, mais il me semble d'après ce que je sens au fond de mon cœur, que je ne changerais pas de conduite et que mon amour pour vous ne souffrirait aucune diminution s'il [11 v°] vous plaisait de me traiter sévèrement, car je verrais encore que c'est la volonté de Jésus que vous agissiez ainsi pour le plus grand bien de mon âme. <o:p></o:p>

    Cette année, ma Mère chérie, le bon Dieu m'a fait la grâce de comprendre ce que c'est que la charité. Avant je le comprenais, il est vrai, mais d'une manière imparfaite, je n'avais pas approfondi cette parole de Jésus : « Le second commandement est semblable au premier : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Je m'appliquais surtout à aimer Dieu et c'est en l'aimant que j'ai compris qu'il ne fallait pas que mon amour se traduise seulement par des paroles, car : « Ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur, Seigneur ! qui entreront dans le royaume des Cieux, mais ceux qui font la volonté de Dieu. » Cette volonté, Jésus l'a fait connaître plusieurs fois, je devrais dire presque à chaque page de son Évangile, mais à la dernière cène, lorsqu’ il sait que le cœur de ses disciples brûle d'un plus ardent amour pour Lui qui vient de se donner à eux dans l'ineffable mystère de son Eucharistie, ce doux Sauveur veut leur donner un commandement nouveau. Il leur dit avec une inexprimable tendresse: Je vous fais un commandement nouveau, c'est de vous entr'aimer, et que comme je vous ai aimés, vous vous aimiez les uns les autres. La marque à quoi tout le monde connaîtra que vous êtes mes disciples, c'est si vous vous entr'aimez. <o:p></o:p>

    Comment Jésus a-t-il aimé ses disciples et pourquoi les a-t-il aimés ? Ah ! ce n'étaient pas leurs qualités naturelles qui pouvaient l'attirer, il y avait entre eux et Lui une distance infinie, Il était la science, la Sagesse Éternelle, ils étaient de pauvres pêcheurs ignorants et remplis de pensées terrestres. Cependant Jésus les appelle ses amis, ses frères, Il veut les voir régner avec Lui dans le royaume de son Père et pour leur ouvrir ce royaume Il veut mourir sur une croix car Il a dit : Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. <o:p></o:p>

    Mère bien-aimée, en méditant ces paroles de Jésus, j'ai compris combien mon amour pour mes sœurs était imparfait, j'ai vu que je ne les aimais pas comme le Bon Dieu les aime. Ah ! je comprends maintenant que la charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, à ne point s'étonner de leurs faiblesses, à s'édifier des plus petits actes de vertus qu'on leur voit pratiquer, mais surtout j'ai compris que la charité ne doit point rester enfermée dans le fond du cœur : Personne, a dit 5 Jésus, n'allume un flambeau pour le mettre sous le boisseau, mais on le met sur le chandelier, afin qu'il éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Il me semble que ce flambeau représente la charité qui doit éclairer, réjouir, non seulement ceux qui me sont les plus chers, mais tous ceux qui sont dans la maison, sans excepter personne. <o:p></o:p>

    Lorsque le Seigneur avait ordonné à son peuple d'aimer son prochain comme soi-même Il n'était pas encore venu sur la terre, aussi sachant bien à quel degré l'on aime sa propre personne, Il ne pouvait demander à ses créatures un amour plus grand pour le prochain. Mais lorsque Jésus fit à ses apôtres un commandement nouveau, son commandement à Lui, comme Il le dit plus loin, ce n'est plus d'aimer le prochain comme soi-même qu'Il parle mais de l'aimer comme lui, Jésus, l'a aimé, comme Il l'aimera jusqu'à la consommation des siècles... <o:p></o:p>

    Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d'impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. C'est parce que vous vouliez m'accorder cette grâce que vous avez fait un commandement nouveau. Oh ! que je l'aime puisqu'il me donne l'assurance que votre volonté est d'aimer en moi tous ceux que vous me commandez d'aimer !... <o:p></o:p>

    Oui je le sens lorsque je suis charitable, c'est Jésus seul qui agit en moi; plus je suis unie à Lui, plus aussi j'aime toutes mes sœurs. Lorsque je veux augmenter en moi cet amour, lorsque surtout le démon essaie de me mettre devant les yeux de l'âme les défauts de telle ou telle sœur qui m'est moins sympathique, je m'empresse de rechercher ses vertus, ses bons désirs, je me dis que si je l'ai vue tomber une fois elle peut bien avoir remporté un grand nombre de victoires qu'elle cache par humilité, et que même ce qui me paraît une faute peut très bien être à cause de l'intention un acte de vertu. Je n'ai pas de peine à me le persuader, car j'ai fait un jour une petite expérience qui m'a prouvé qu'il ne faut jamais juger. C'était pendant une récréation, la portière sonne deux coups, il fallait ouvrir la grande porte des ouvriers pour faire entrer des arbres destines à la crèche, la récréation n'était pas gaie, car vous n'étiez pas là, ma Mère chérie, aussi je pensais que si l'on m'envoyait servir de tierce, je serais bien contente, justement mère Sous-Prieure me dit d'aller en servir, ou bien la soeur qui se trouvait à côté de moi, aussitôt je commence à défaire notre tablier, mais assez doucement pour que ma compagne ait quitté le sien avant moi, car je pensais lui faire plaisir en la laissant être tierce. La sœur qui remplaçait la dépositaire nous regardait en riant et voyant que je m'étais levée la dernière, elle me dit : Ah ! j'avais bien pensé que ce n'était pas vous qui alliez gagner une perle à votre couronne, vous alliez trop lentement... <o:p></o:p>

    Bien certainement toute la communauté crut que j'avais agi par nature et je ne saurais dire combien une aussi petite chose me fit de bien à l'âme et me rendit indulgente pour les faiblesses des autres. Cela m'empêche aussi d'avoir de la vanité lorsque je suis jugée favorablement car je me dis ceci : Puisqu'on prend mes petits actes de vertus pour des imperfections, on peut tout aussi bien se tromper en prenant pour vertu ce qui n'est qu'imperfection. Alors je dis avec St Paul: Je me mets fort peu en peine d'être jugée par aucun tribunal humain. Je ne me juge pas moi-même, Celui qui me juge c'est Le Seigneur. Aussi pour me rendre ce jugement favorable, ou plutôt afin de n'être pas jugée du tout, je veux toujours avoir des pensées charitables car Jésus a dit : Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. <o:p></o:p>

    Ma Mère, en lisant ce que je viens d'écrire vous pourriez croire que la pratique de la charité ne m'est pas difficile. C'est vrai, depuis quelques mois je n'ai plus à combattre pour pratiquer cette belle vertu, je ne veux pas dire par là qu'il ne m'arrive jamais de faire des fautes, ah ! Je suis trop imparfaite pour cela, mais je n'ai pas beaucoup de mal à me relever lorsque je suis tombée, parce qu'en un certain combat, j'ai remporté la victoire aussi la milice céleste vient-elle maintenant à mon secours, ne pouvant souffrir de me voir vaincue après avoir été victorieuse dans la glorieuse guerre que je vais essayer de décrire. <o:p></o:p>

    Il se trouve dans la communauté une sœur qui a le talent de me déplaire en toutes choses, ses manières, ses paroles, son caractère me semblaient très désagréables, cependant c'est une sainte religieuse qui doit être très agréable au bon Dieu, aussi ne voulant pas céder à l'antipathie naturelle que j'éprouvais, je me suis dit que la charité ne devait pas consister dans les sentiments, mais dans les oeuvres, alors je me suis appliquée à faire pour cette sœur ce que j'aurais fait pour la personne que j'aime le plus. A chaque fois que je la rencontrais je priais le bon Dieu pour elle, Lui offrant toutes ses vertus et ses mérites. Je sentais bien que cela faisait plaisir à Jésus, car il n'est pas d'artiste qui n'aime à recevoir des louanges de ses oeuvres et Jésus l'Artiste des âmes est heureux lorsqu'on ne s'arrête pas a l'extérieur mais que pénétrant jusqu'au sanctuaire intime qu'il s'est choisi pour demeure, on en admire la beauté. Je ne me contentais pas de prier beaucoup pour la soeur qui me donnait tant de combats, je tâchais de lui rendre tous les services possibles et quand j'avais la tentation de lui répondre d'une façon désagréable, je me contentais de lui faire mon plus aimable sourire et je tâchais de détourner la conversation, car il est dit dans l'Imitation: il vaut mieux laisser chacun dans son sentiment que de s'arrêter à contester. <o:p></o:p>

    Souvent aussi lorsque je n'étais pas à la récréation (je veux dire pendant les heures de travail), ayant quelques rapports d'emploi avec cette soeur, lorsque mes combats étaient trop violents, je m’enfuyais comme un déserteur. Comme elle ignorait absolument ce que je sentais pour elle, jamais elle n'a soupçonné les motifs de ma conduite et demeure persuadée que son caractère m'est agréable. Un jour à la récréation elle me dit à peu près ces paroles d'un air très content : « Voudriez-vous me dire, ma Sr Th. de l'Enf. Jésus, ce qui vous attire tant vers moi, à chaque fois que vous me regardez, je vous vois sourire ? » Ah ! ce qui m'attirait, c'était Jésus caché au fond de son âme... Jésus qui rend doux ce qu'il y a de plus amer .. Je lui répondis que je souriais, parce que j'étais contente de la voir (bien entendu je n'ajoutai pas que c'était au point de vue spirituel.) <o:p></o:p>

    Ma Mère bien-aimée, je vous l'ai dit, mon dernier moyen de ne pas être vaincue dans les combats, c'est la désertion, ce moyen, je l'employais déjà pendant mon noviciat, il m'a toujours parfaitement réussi. Je veux, ma Mère, vous en citer un exemple qui je crois vous fera sourire. Pendant une de vos bronchites, je vins un matin tout doucement remettre chez vous les clefs de la grille de communion, car j'étais sacristine ; au fond je n'étais pas fâchée d'avoir cette occasion de vous voir, j'en étais même très contente mais je me gardais bien de le faire paraître; une sœur, animée d'un saint zèle et qui cependant m'aimait beaucoup, me voyant entrer chez vous, ma Mère, crut que j'allais vous réveiller, elle voulut me prendre les clefs, mais j'étais trop maligne pour les lui donner et céder mes droits. Je lui dis le plus poliment possible que je désirais autant qu'elle de ne point vous éveiller et que c'était à moi de rendre les clefs... Je comprends maintenant qu'il aurait été bien plus parfait de céder à cette soeur, jeune il est vrai, mais enfin plus ancienne que moi. Je ne le comprenais pas alors, aussi voulant absolument entrer à sa suite malgré elle qui poussait la porte pour m'empêcher de passer, bientôt le malheur que nous redoutions arriva: Le bruit que nous faisions vous fit ouvrir les yeux... Alors, ma Mère, tout retomba sur moi, la pauvre soeur à laquelle j'avais résisté se mit à débiter tout un discours dont le fond était ceci: C'est sœur Th. de l'Enf. Jésus qui a fait du bruit... mon Dieu, qu'elle est désagréable... etc. Moi qui sentais tout le contraire j'avais bien envie de me défendre, heureusement il me vint une idée lumineuse, je me dis que certainement si je commençais à me justifier je n'allais pas pouvoir garder la paix de mon âme, je sentais aussi que je n'avais pas assez de vertu pour me laisser accuser sans rien dire, ma dernière planche de salut était donc la fuite. Aussitôt pensé aussitôt fait, je partis sans tambour ni trompette, laissant la soeur continuer son discours qui ressemblait aux imprécations de Camille contre Rome. Mon cœur battait si fort qu'il me fut impossible d'aller loin et je m'assis dans l'escalier pour jouir en paix des fruits de ma victoire. Ce n'était pas là de la bravoure, n'est-ce pas, Mère chérie, mais je crois cependant qu'il vaut mieux ne pas s'exposer au combat lorsque la défaite est certaine ? Hélas ! Quand je me reporte au temps de mon noviciat comme je vois combien j'étais imparfaite... Je me faisais des peines pour si peu de chose que j'en ris maintenant. Ah ! que Le Seigneur est bon d'avoir fait grandir mon âme, de lui avoir donné des ailes... Tous les filets des chasseurs ne sauraient m'effrayer car : « C'est en vain que l'on jette le filet devant les yeux de ceux qui ont des ailes » (Prov.). Plus tard sans doute, le temps où je suis me paraîtra encore rempli d'imperfections, mais maintenant je ne m'étonne plus de rien, je ne me fais pas de peine en voyant que je suis la faiblesse même, au contraire c'est en elle que je me glorifie et je m'attends chaque jour à découvrir en moi de nouvelles imperfections. Me souvenant que la Charité couvre la multitude des péchés, je puise à cette mine féconde que Jésus a ouverte devant moi. Dans l'Évangile, Le Seigneur explique en quoi consiste: son commandement nouveau. Il dit en St Matthieu : « Vous avez appris qu'il a été dit : Vous aimerez votre ami et vous haïrez votre ennemi. Pour moi, je vous dis : aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent. « Sans doute, au Carmel on ne rencontre pas d'ennemis » mais enfin il y a des sympathies, on se sent attirée vers telle soeur au lieu que telle autre vous ferait faire un long détour pour éviter de la rencontrer, ainsi sans même le savoir, elle devient un sujet de persécution. Eh bien ! Jésus me dit que cette soeur, il faut l'aimer, qu'il faut prier pour elle, quand même sa conduite me porterait à croire qu'elle ne m'aime pas : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aiment aussi ceux qui les aiment. » St Luc, VI.     Et ce n'est pas assez d'aimer, il faut le prouver. On est naturellement heureux de faire un présent à un ami, on aime surtout à faire des surprises, mais cela, ce n'est point de la charité car les pécheurs le font aussi. Voici ce que Jésus m'enseigne encore : « Donnez à quiconque vous demande ; et si l'on prend ce qui vous appartient, ne le redemandez pas. » Donner à toutes celles qui demandent, c'est moins doux que d'offrir soi-même par le mouvement de son cœur ; encore lorsqu'on demande gentiment cela ne coûte pas de donner, mais si par malheur on n'use pas de paroles assez délicates, aussitôt l'âme se révolte si elle n'est pas affermie sur la charité. Elle trouve mille raisons pour refuser ce qu'on lui demande et ce n'est qu'après avoir convaincu la demandeuse de son indélicatesse qu'elle lui donne enfin par grâce ce qu'elle réclame, ou qu'elle lui rend un léger service qui aurait demandé vingt fois moins de temps à remplir qu'il n'en a fallu pour faire valoir des droits imaginaires. Si c'est difficile de donner à quiconque demande, ce l'est encore bien plus de laisser prendre ce qui appartient sans le redemander. O ma Mère, je dis que c'est difficile, je devrais plutôt dire que cela semble difficile, car Le joug du Seigneur est suave et léger, lorsqu'on l'accepte, on sent aussitôt sa douceur et l'on s'écrie avec le Psalmiste : « J'ai couru dans la voie de vos commandements depuis que vous avez dilaté mon coeur. » Il n'y a que la charité qui puisse dilater mon coeur, ô Jésus, depuis que cette douce flamme le consume je cours avec joie dans la voie de votre commandement nouveau.. Je veux y courir jusqu'au jour bienheureux où, m'unissant au cortège virginal, je pourrai vous suivre dans les espaces infinis, chantant votre cantique nouveau qui doit être celui de l'Amour. <o:p></o:p>

    Je disais : Jésus ne veut pas que je réclame ce qui m'appartient; cela devrait me sembler facile et naturel puisque rien n'est à moi. Les biens de la terre j'y ai renoncé par le voeu de pauvreté, je n'ai donc pas le droit de me plaindre si on m’enlève une chose qui ne m'appartient pas, je dois au contraire me réjouir lorsqu'il m'arrive de sentir la pauvreté. Autrefois il me semblait que je ne tenais à rien, mais depuis que j'ai compris les paroles de Jésus, je vois que dans les occasions je suis bien imparfaite. Par exemple dans l'emploi de peinture rien n'est à moi, je le sais bien, mais si, me mettant à l'ouvrage, je trouve pinceaux et peintures tout en désordre, si une règle ou un canif ont disparu, la patience est bien près de m'abandonner et je dois prendre mon courage à deux mains pour ne pas réclamer avec amertume les objets qui me manquent. Il faut bien parfois demander les choses indispensables, mais en le faisant avec humilité on ne manque pas au commandement de Jésus, au contraire, on agit comme les pauvres qui tendent la main afin de recevoir ce qui leur est nécessaire, s'ils sont rebutés ils ne s'étonnent pas, personne ne leur doit rien. Ah ! Quelle paix inonde l'âme lorsqu'elle s'élève au-dessus des sentiments de la nature... Non il n'est pas de joie comparable à celle que goûte le véritable pauvre d'esprit. S'il demande avec détachement une chose nécessaire, et que non seulement cette chose lui soit refusée, mais encore qu'on essaye de prendre ce qu'il a, il suit le conseil de Jésus: Abandonnez même votre manteau à celui qui veut plaider pour avoir votre robe... Abandonner son manteau c'est, il me semble, renoncer à ses derniers droits, c'est se considérer comme la servante, l'esclave des autres. Lorsqu'on a quitté son manteau, c'est plus facile de marcher, de courir, aussi Jésus ajoute-t-Il : Et qui que ce soit qui vous force de faire mille pas, faites-en deux mille de plus avec lui. Ainsi ce n'est pas assez de donner à quiconque me demande, il faut aller au-devant des désirs, avoir l'air très obligée et très honorée de rendre service et si l'on prend une chose à mon usage, je ne dois pas avoir l'air de la regretter, mais au contraire paraître heureuse d'en être débarrassée. <o:p></o:p>

    …<o:p></o:p>

    Ah ! le Seigneur est si bon pour moi qu'il m'est impossible de le craindre, toujours il'a donné ce que j'ai désiré ou plutôt Il m'a fait désirer ce qu'Il voulait me donner, ainsi peu de temps avant que mon épreuve contre la foi commence, je me disais : Vraiment je n'ai pas de grandes épreuves extérieures et pour en avoir d'intérieures il faudrait que le bon Dieu change ma voie, je ne crois pas qu’Il le fasse, pourtant je ne puis toujours vivre ainsi dans le repos... quel moyen donc Jésus trouvera-t-Il pour m'éprouver ? La réponse ne se fit pas attendre et me montra que Celui que j'aime n'est pas à court de moyens ; sans changer ma voie, Il m'envoya l’épreuve qui devait mêler une salutaire amertume à toutes mes joies. Ce n'est pas seulement lorsqu'il veut m'éprouver que Jésus me le fait pressentir et désirer. Depuis bien longtemps j'avais un désir qui me paraissait tout à fait irréalisable, celui d'avoir un frère prêtre, je pensais souvent que si mes petits frères ne s'étaient pas envolés au Ciel j'aurais eu le bonheur de les voir monter à l'autel ; mais puisque le bon Dieu les a choisis pour en faire des petits anges je ne pouvais plus espérer de voir mon rêve se réaliser; et voilà que non seulement Jésus m'a fait la grâce que je désirais, mais 11 m'a unie par les liens de l'âme à deux de ses apôtres. qui sont devenus mes frères... Je veux, ma Mère bien-aimée, vous raconter en détails comment Jésus combla mon désir et même le dépassa, puisque je ne désirais qu'un frère prêtre qui chaque jour pense à moi au saint autel. <o:p></o:p>

    Ce fut notre Ste Mère Thérèse qui m'envoya pour bouquet de fête en 1895 mon premier petit frère. J’étais au lavage bien occupée de mon travail lorsque mère Agnès de Jésus me prenant à l'écart me lut une lettre qu'elle venait de recevoir. C'était un jeune séminariste inspiré, disait-il, par Ste Thérèse qui venait demander une sœur qui se dévouât spécialement au salut de son âme et l'aidât de ses prières et sacrifices lorsqu'il serait missionnaire afin qu'il puisse sauver beaucoup d'âmes. Il promettait d'avoir toujours un souvenir pour celle qui deviendrait sa sœur, lorsqu'il pourrait offrir le Saint Sacrifice. Mère Agnès de Jésus me dit qu'elle voulait que ce soit moi qui devînt la sœur de ce futur missionnaire. <o:p></o:p>

    Ma Mère, vous dire mon bonheur serait chose impossible, mon désir comblé d'une façon inespérée fit naître dans mon coeur une joie que j'appellerai enfantine, car il me faut remonter aux jours de mon enfance pour trouver le souvenir de ces joies si vives que l'âme est trop petite pour les contenir, jamais depuis des années je n'avais goûté ce genre de bonheur. Je sentais que de ce côté mon âme était neuve, c'était comme si l'on avait touché pour la première fois des cordes musicales restées jusque là dans l'oubli. <o:p></o:p>

    Je comprenais les obligations que je m'imposais, aussi je me mis à l’œuvre en essayant de redoubler de ferveur. Il faut avouer que d'abord je n'eus pas de consolations pour stimuler mon zèle ; après avoir écrit une charmante lettre pleine de cœur et de nobles sentiments pour remercier mère Agnès de Jésus, mon petit frère ne donna plus signe de vie qu'au mois de juillet suivant, excepté qu'il envoya sa carte au mois de Novembre pour dire qu'il entrait à la caserne. C'était à vous, ma Mère Bien-aimée, que le bon Dieu avait réservé d'achever l'oeuvre commencée, sans doute c'est par la prière et le sacrifice qu'on peut aider les missionnaires, mais parfois lorsqu'il plaît à Jésus d'unir deux âmes pour sa gloire, il permet que de temps en temps elles puissent se communiquer leurs pensées et s'exciter à aimer Dieu davantage, mais il faut pour cela une volonté expresse de l'autorité, car il me semble qu’autrement cette correspondance ferait plus de mal que de bien, sinon au missionnaire du moins a la carmélite continuellement portée par son genre de vie à se replier sur elle-même, alors au lieu de l'unir au bon Dieu, cette correspondance (même éloignée) qu'elle aurait sollicitée lui occuperait l'esprit, en s'imaginant faire monts et merveilles, elle ne ferait rien du tout que de se procurer, sous couleur de zèle, une distraction inutile. Pour moi il en est de cela comme du reste, je sens qu'il faut pour que mes lettres fassent du bien qu'elles soient écrites par obéissance et que j'éprouve plutôt de la répugnance que du plaisir à les écrire. Ainsi quand je parle avec une novice, je tâche de le faire en me mortifiant, j'évite de lui adresser des questions qui satisferaient ma curiosité; si elle commence une chose intéressante et puis passe à une autre qui m'ennuie sans achever la première, je me garde bien de lui rappeler le sujet qu'elle a laissé de côté, car il me semble qu'on ne peut faire aucun bien lorsqu'on se recherche soi-même. <o:p></o:p>

    Ma Mère bien-aimée, je m'aperçois que je ne me corrigerai jamais, me voici encore partie bien loin de mon sujet, avec toutes mes dissertations, excusez-moi je vous en prie et permettez que je recommence à la prochaine occasion puisque je ne puis faire autrement !... Vous agissez comme le bon Dieu qui ne se fatigue pas de m'entendre, lorsque je Lui dis tout simplement mes peines et mes joies comme s'Il ne les connaissait pas... Vous aussi, ma Mère, vous connaissez depuis longtemps ce que je pense et tous les événements un peu mémorables de ma vie, je ne saurais donc vous apprendre rien de nouveau. Je ne puis m'empêcher de rire en pensant que je vous écris scrupuleusement tant de choses que vous savez aussi bien que moi. Enfin, Mère chérie, je vous obéis et si maintenant vous ne trouvez pas d'intérêt à lire ces pages, peut-être qu'elles vous distrairont dans vos vieux jours et serviront ensuite pour allumer votre feu, ainsi je n'aurai pas perdu mon temps... Mais je m'amuse a parler comme un enfant, ne croyez pas, ma Mère, que je recherche quelle utilité peut avoir mon pauvre travail, puisque je le fais par obéissance cela me suffit et je n'éprouverais aucune peine si vous le brûliez sous mes yeux avant de l'avoir lu. <o:p></o:p>

    Il est temps que je reprenne l'histoire de mes frères qui tiennent maintenant une si grande place dans ma vie. L’année dernière à la fin du mois de mai, je me souviens qu'un jour vous m'avez fait appeler avant le réfectoire. Le cœur me battait bien fort lorsque j'entrai chez vous, ma Mère chérie ; je me demandais ce que vous pouviez avoir à me dire, car c'était la première fois que vous me faisiez demander ainsi. Après m'avoir dit de m'asseoir, voici la proposition que vous m'avez faite: « Voulez-vous vous charger des intérêts spirituels d'un missionnaire qui doit être ordonné prêtre et partir prochainement » et puis, ma Mère, vous m'avez lu la lettre de ce jeune Père, afin que je sache au juste ce qu'il demandait. Mon premier sentiment fut un sentiment de joie qui fit aussitôt place à la crainte. Je vous expliquai, ma Mère bien-aimée, qu'ayant déjà offert mes pauvres mérites pour un futur apôtre, je croyais ne pouvoir le faire encore aux intentions d'un autre et que, d'ailleurs, il y avait beaucoup de sœurs meilleures que moi qui pourraient répondre à son désir. Toutes mes objections furent inutiles, vous m'avez répondu qu'on pouvait avoir plusieurs frères. Alors je vous ai demandé si l'obéissance ne pourrait pas doubler mes mérites. Vous m'avez répondu que oui, en me disant plusieurs choses qui me faisaient voir qu'il me fallait accepter sans scrupule un nouveau frère. Dans le fond, ma Mère, je pensais comme vous et même, puisque « le zèle d'une carmélite doit embraser le monde », j'espère avec la grâce du bon Dieu être utile à plus de deux missionnaires et je ne pourrais oublier de prier pour tous, sans laisser de côté les simples prêtres dont la mission parfois est aussi difficile à remplir que celle des apôtres prêchant les infidèles. Enfin je veux être fille de l'Eglise comme l'était notre Mère Ste Thérèse et prier dans les intentions de notre St Père le Pape, sachant que ses intentions embrassent l'univers. Voilà le but général de ma vie, mais cela ne m'aurait pas empêchée de prier et de m'unir spécialement aux oeuvres de mes petits anges chéris s'ils avaient été prêtres. Eh bien ! Voilà comment je me suis unie spirituellement aux apôtres que Jésus m'a donnés pour frères : Tout ce [qui] m'appartient, appartient à chacun d'eux, je sens bien que le bon Dieu est trop bon pour faire des partages, Il est si riche qu'Il donne sans mesure tout ce que je lui demande... Mais ne croyez pas, ma Mère, que je me perde dans de longues énumérations. <o:p></o:p>

    …<o:p></o:p>

    Ma Mère chérie, maintenant je voudrais vous dire ce que j'entends par l'odeur des parfums du Bien-Aimé. Puisque Jésus est remonté au Ciel, je ne puis le suivre qu'aux traces qu'Il a laissées, mais que ces traces sont lumineuses, qu'elles sont embaumées ! Je n'ai qu'à jeter les yeux dans le St Évangile, aussitôt je respire les parfums de la vie de Jésus et je sais de quel côté courir... Ce n'est pas à la première place, mais à la dernière que je m'élance, au lieu de m'avancer avec le pharisien, je répète, remplie de confiance, l'humble prière du publicain, mais surtout j'imite la conduite de Madeleine, son étonnante ou plutôt son amoureuse audace qui charme le Cœur de Jésus, séduit le mien. Oui je le sens, quand même j'aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j'irais le cœur brisé de repentir me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l'enfant prodigue qui revient à Lui, Ce n'est pas parce que Le bon Dieu, dans sa prévenante miséricorde a préservé mon âme du péché mortel que je m'élève à Lui par la confiance et l'amour. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

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            <o:p></o:p>

     Prières. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    « La Sainte Vierge ne manque jamais de me protéger aussitôt que je l'invoque.  S'il me survient une inquiétude, un embarras, bien vite je me tourne vers elle et toujours comme la plus tendre des Mères elle se charge de mes intérêts. »  <o:p></o:p>

    (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.)<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    « Je récite très lentement un ``Notre Père'' et puis un ``Je Vous Salue Marie.'' <o:p></o:p>

    Ces prières me ravissent! <o:p></o:p>

    Elles nourrissent mon âme bien plus que si je les avais récitées précipitamment une centaine de fois! «<o:p></o:p>

    Sainte Thérèse de Lisieux.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    "La prière, c’est un élan du cœur…"<o:p></o:p>

    Bien souvent notre prière est terne, sans goût, chargée d’ennui, comme si entre Jésus et nous il n’y avait jamais rien eu… Thérèse témoigne de sa prière et nous accompagne sur ce chemin de confiance et de gratuité dans l’amour.<o:p></o:p>

     " Qu'elle est donc grande la puissance de la Prière ! On dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du roi et pouvant obtenir tout ce qu'elle demande. Il n'est point nécessaire pour être exaucée de lire dans un livre une belle formule composée pour la circonstance ; s'il en était ainsi... hélas ! Que je serais plaindre ! ... En dehors de l'office Divin que je suis bien indigne de réciter, je n'ai pas le courage de m'astreindre à chercher dans les livres de belles prières, cela me fait mal à la tête, il y en a tant ! ... et puis elles sont toutes plus belles les unes que les autres... Je ne saurais les réciter toutes et ne sachant laquelle choisir, je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases, et toujours Il me comprend... Pour moi, la prière, c'est un élan du cœur, c'est un simple regard jeté vers le Ciel, c'est un cri de reconnaissance et d'amour au sein de l'épreuve comme au sein de la joie ; enfin c'est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate l'âme et m'unit à Jésus. " <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Prière 1.                                                                           <o:p></o:p>

    Sans titre.                                                                                         <o:p></o:p>

    Ma bonne Sainte Vierge, faites que votre petite Thérèse ne se tourmente plus jamais.<o:p></o:p>

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    Prière 2.                                                                                     <o:p></o:p>

    Billet de Profession.  8 septembre 1890.                                                <o:p></o:p>

    Ô Jésus, mon divin époux ! Que jamais je ne perde la seconde robe de mon Baptême, prends-moi avant que je fasse la plus légère faute volontaire. Que je ne cherche et ne trouve jamais que toi seul, que les créatures ne soient rien pour moi et que je ne sois rien pour elles mais toi Jésus soit tout !... Que les choses de la terre ne puissent jamais troubler mon âme que rien ne trouble ma paix, Jésus je ne te demande que la paix, et aussi l'amour, l'amour infini sans limite autre que toi, l'amour qui ne soit plus moi mais toi mon Jésus. Jésus que pour toi je meure martyre, le martyre du cœur ou du corps, ou plutôt tous les deux..... Donne-moi de remplir mes vœux dans toute leur perfection et fais-moi comprendre ce que doit être une épouse à toi. Fais que je ne sois jamais à charge à la communauté mais que personne ne s'occupe de moi, que je sois regardée foulée aux pieds oubliée comme un petit grain de sable à toi, Jésus. <o:p></o:p>

    Que ta volonté soit faite en moi parfaitement, que j'arrive à la place que tu as été devant me préparer...... <o:p></o:p>

    Jésus fais que je sauve beaucoup d'âmes, qu'aujourd'hui il n'y en ait pas une seule de damnée et que toutes les âmes du purgatoire soient sauvées...  Jésus pardonne-moi si je dis des choses qu'il ne faut pas dire, je ne veux que te réjouir et te consoler.                                                                                            <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Prière 3.                                                                                   <o:p></o:p>

    Regards d'amour vers Jésus.                                                           <o:p></o:p>

    Jésus, vos petites épouses prennent la résolution de tenir les yeux baissés pendant le réfectoire afin d'honorer et d'imiter l'exemple que Vous leur avez donné chez Hérode. Quand ce prince impie se moquait de Vous, ô Beauté infinie, pas une plainte ne sortait de vos lèvres divines. Vous ne daigniez pas même fixer sur lui vos yeux adorables. Oh ! Sans doute, divin Jésus, Hérode ne méritait pas d'être regardé de Vous, mais nous qui sommes vos épouses, nous voulons attirer sur nous votre regard divin ; Nous Vous demandons de nous récompenser par un regard d'amour à chaque fois que nous nous priverons de lever les yeux, et même nous Vous prions de ne pas nous refuser ce doux regard quand nous serons tombées puisque nous compterons nos défaillances. Nous formerons un bouquet que vous ne rejetterez pas, nous en avons la confiance. Vous verrez dans ces fleurs notre désir de Vous aimer, de Vous ressembler et Vous bénirez vos pauvres enfants. <o:p></o:p>

    Ô Jésus ! Regardez-nous avec amour et donnez-nous votre doux baiser.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Prière 4.                                                                              <o:p></o:p>

    Hommage à la Très Sainte Trinité.                                                             <o:p></o:p>

    Ô mon Dieu, nous voici prosternées devant Vous. Nous venons implorer la grâce de travailler pour Votre gloire. <o:p></o:p>

    Les blasphèmes des pécheurs ont retenti douloureusement à nos oreilles ; pour Vous consoler et réparer les injures que vous font souffrir les âmes rachetées par vous, ô Trinité adorable ! Nous voulons former un concert de tous les petits sacrifices que nous ferons pour votre amour. Pendant quinze jours, nous Vous offrirons le chant des petits oiseaux du Ciel qui ne cessent de vous louer et de reprocher aux hommes leur ingratitude. Nous vous offrons aussi, ô mon Dieu la mélodie des instruments de musique et nous espérons que notre âme méritera d'être une lyre harmonieuse que Vous ferez vibrer pour Vous consoler de l'indifférence de tant d'âmes qui ne pensent pas à Vous. Nous voulons aussi pendant huit jours amasser des diamants et des pierres précieuses qui répareront l'empressement des pauvres mortels qui poursuivent les richesses passagères sans songer à celles de l'éternité. Ô mon Dieu ! Faites-nous la grâce d'être plus vigilantes à la recherche des sacrifices, que les âmes qui ne vous aiment pas le sont à la poursuite des biens de la terre. <o:p></o:p>

    Enfin, pendant huit jours, le parfum des fleurs sera recueilli par vos enfants qui veulent, par là, réparer toutes les indélicatesses que vous font souffrir les âmes sacerdotales et religieuses. Ô bienheureuse Trinité, accordez-nous d'être fidèles et faites-nous la grâce de vous posséder après l'exil de cette vie... Ainsi soit-il<o:p></o:p>

    Prière 5.                                                                                             <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Prière Couverture.                                                                                     <o:p></o:p>

    Madeleine ! Mon épouse bien-aimée !<o:p></o:p>

    Je suis tout à toi et tu es à moi pour toujours.                                      <o:p></o:p>

    Page de titre. Premières fleurs mystiques destinées à former ma corbeille de noces. <o:p></o:p>

    Une voix s'est fait entendre : « Voici l'Époux qui vient, allez au-devant de Lui...  » (Evangile)                                               Aspirations                                                                                             <o:p></o:p>

    Des roses blanches.<o:p></o:p>

    Ô Jésus ! Purifiez mon âme, afin qu'elle devienne digne d'être votre épouse !<o:p></o:p>

    Des pâquerettes.<o:p></o:p>

    Ô Jésus ! Faites-moi la grâce de faire toutes mes actions pour plaire à Vous seul.<o:p></o:p>

    Des violettes blanches.<o:p></o:p>

    Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon coeur semblable au vôtre !<o:p></o:p>

    Du muguet.<o:p></o:p>

    Sainte Thérèse, ma Mère, apprenez-moi à sauver les âmes afin que je devienne une vraie carmélite.<o:p></o:p>

    Des églantines.<o:p></o:p>

    Ô Jésus ! C'est vous seul que je sers en servant mes Mères et mes Sœurs.<o:p></o:p>

    Des roses thé.<o:p></o:p>

    Jésus, Marie, Joseph, faites-moi la grâce de faire une bonne retraite et préparez mon âme pour le beau jour de ma profession.<o:p></o:p>

    Des clochettes blanches.<o:p></o:p>

    Ô Sainte Madeleine ! Obtenez-moi la grâce que ma vie ne soit qu'un acte d'amour.<o:p></o:p>

    Du chèvrefeuille.<o:p></o:p>

    Ô Jésus ! Apprenez-moi à me renoncer toujours pour faire plaisir à mes sœurs.<o:p></o:p>

    Des pervenches blanches.<o:p></o:p>

    Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur.<o:p></o:p>

    Des pivoines blanches.<o:p></o:p>

    Ô mon Dieu, regardez la Face de Jésus, et des pauvres pécheurs faites autant d'élus.<o:p></o:p>

    Du jasmin.<o:p></o:p>

    Ô Jésus, je ne veux goûter de joie qu'en vous seul ! ...<o:p></o:p>

    Des myosotis blancs.<o:p></o:p>

    Ô mon Saint Ange gardien ! Couvrez-moi toujours de vos ailes, afin que je n'aie jamais le malheur d'offenser Jésus.<o:p></o:p>

    De la Reine des Prés.<o:p></o:p>

    Ô Marie ! Ma bonne Mère, faites-moi la grâce de ne jamais ternir la robe d'innocence que vous me donnerez au jour de ma profession.<o:p></o:p>

    Des verveines blanches.<o:p></o:p>

    Mon Dieu, je crois en vous, j'espère en vous, je vous aime de tout mon cœur.<o:p></o:p>

    Des iris blancs.<o:p></o:p>

    Mon Dieu, je vous remercie de toutes les grâces que vous m'avez faites pendant ma retraite.<o:p></o:p>

    Le grand jour est arrivé.<o:p></o:p>

    Des lys.<o:p></o:p>

    Mon Jésus Bien-aimé, vous êtes maintenant tout à moi et moi je suis pour toujours votre petite Épouse ! ! ! <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 6.<o:p></o:p>

    Offrande de moi-même omme Victime d'Holocausteà l'Amour Miséricordieux du Bon Dieu<o:p></o:p>

    Ô mon Dieu ! Trinité Bienheureuse, je désire vous Aimer et vous faire Aimer, travailler à la glorification de la Sainte Eglise en sauvant les âmes qui sont sur la terre et en délivrant celles qui souffrent dans le purgatoire. Je désire accomplir parfaitement votre volonté et arriver au degré de gloire que vous m'avez préparé dans votre royaume, en un mot, je désire être Sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu ! D’être vous-même ma Sainteté. <o:p></o:p>

    Puisque vous m'avez aimée jusqu'à me donner votre Fils unique pour être mon Sauveur et mon Époux, les trésors infinis de ses mérites sont à moi, je vous les offre avec bonheur, vous suppliant de ne me regarder qu'à travers la Face de Jésus et dans son Cœur brûlant d'Amour. <o:p></o:p>

    Je vous offre encore tous les mérites des Saints (qui sont au Ciel et sur la terre) leurs actes d'Amour et ceux des Saints Anges enfin je vous offre, ô Bienheureuse Trinité ! L'Amour et les mérites de la Sainte Vierge, ma Mère chérie, c'est à elle que j'abandonne mon offrande la priant de vous la présenter. Son divin Fils, mon Époux Bien-Aimé, aux jours de sa vie mortelle, nous a dit : « Tout ce que vous demanderez à mon Père, en mon nom, Il vous le donnera ! » Je suis donc certaine que vous exaucerez mes désirs ; je le sais, ô mon Dieu ! (plus vous voulez donner, plus vous faites désirer). Je sens en mon cœur des désirs immenses et c'est avec confiance que je vous demande de venir prendre possession de mon âme. Ah ! je ne puis recevoir la Sainte Communion aussi souvent que je le désire, mais, Seigneur, n'êtes-vous pas Tout-Puissant ?... Restez en moi, comme au tabernacle, ne vous éloignez jamais de votre petite hostie...... <o:p></o:p>

    Je voudrais vous consoler de l'ingratitude des méchants et je vous supplie de m'ôter la liberté de vous déplaire, si par faiblesse je tombe quelquefois qu'aussitôt votre Divin Regard purifie mon âme consumant toutes mes imperfections, comme le feu qui transforme toute chose en lui-même...... <o:p></o:p>

    Je vous remercie, ô mon Dieu ! De toutes les grâces que vous m'avez accordées, en particulier de m'avoir fait passer par le creuset de la souffrance. C'est avec joie que je vous contemplerai au dernier jour portant le sceptre de la Croix puisque vous [avez] daigné me donner en partage cette Croix si précieuse, j'espère au Ciel vous ressembler et voir briller sur mon corps glorifié les sacrés stigmates de votre Passion... <o:p></o:p>

    Après l'exil de la terre, j'espère aller jouir de vous dans la Patrie, mais je ne veux pas amasser de mérites pour le Ciel, je veux travailler pour votre seul Amour, dans l'unique but de vous faire plaisir, de consoler votre Cœur Sacré et de sauver des âmes qui vous aimeront éternellement. <o:p></o:p>

    Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes oeuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même. Je ne veux point d'autre Trône et d'autre Couronne que Vous, ô mon Bien-Aimé ! ...... <o:p></o:p>

    A vos yeux le temps n'est rien, un seul jour est comme mille ans, vous pouvez donc en un instant me préparer à paraître devant vous... <o:p></o:p>

    Afin de vivre dans un acte de parfait Amour, je m'offre comme victime d'holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu'ainsi je devienne Martyre de votre Amour, ô mon Dieu !... <o:p></o:p>

    Que ce martyre après m'avoir préparée à paraître devant vous me fasse enfin mourir et que mon âme s'élance sans retard dans l'éternel embrassement de Votre Miséricordieux Amour... <o:p></o:p>

    Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon coeur vous renouveler cette offrande un nombre infini de fois, jusqu'à ce que les ombres s'étant évanouies je puisse vous redire mon Amour dans un Face à Face Éternel !...<o:p></o:p>

    Marie, Françoise, Thérèse de l'Enfant Jésus de la Sainte Face<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Prière 7. <o:p></o:p>

    Fête de la Très Sainte Trinité <o:p></o:p>

    Le 9 juin de l'an de grâce 1895.<o:p></o:p>

    Prière à Jésus au tabernacle.<o:p></o:p>

    Jésus +<o:p></o:p>

    16 juillet 1895.<o:p></o:p>

    Ô Dieu caché dans la prison du tabernacle ! C’est avec bonheur que je eviens près de vous chaque soir, afin de vous remercier des grâces que vous m'avez accordées et d'implorer mon pardon pour les fautes que j'ai commises pendant la journée qui vient de s'écouler comme un songe.... <o:p></o:p>

    Ô Jésus ! Que je serais heureuse si j'avais été bien fidèle, mais hélas ! Souvent le soir je suis triste car je sens que j'aurais pu mieux répondre à vos grâces...  Si j'étais plus unie à Vous, plus charitable avec mes sœurs, plus humble et plus mortifiée, j'aurais moins de peine à m'entretenir avec vous dans l'oraison. Cependant, ô mon Dieu ! Bien loin de me décourager par la vue de mes misères, je viens à vous avec confiance, me souvenant que : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. » Je vous supplie donc de me guérir, de me pardonner, et moi je me souviendrai, Seigneur, « que l'âme à laquelle vous avez remis davantage, doit aussi vous aimer plus que les autres !... » Je vous offre tous les battements de mon cœur comme autant d'actes d'amour et de réparation et je les unis à vos mérites infinis. Je vous supplie, ô mon Divin Époux, d'être vous-même le Réparateur de mon âme, d'agir en moi sans tenir compte de mes résistances, enfin je ne veux plus avoir d'autre volonté que la vôtre ; et demain, avec le secours de votre grâce, je recommencerai une nouvelle vie dont chaque instant sera un acte d'amour et de renoncement. <o:p></o:p>

    Après être ainsi venue chaque soir au pied de votre Autel, j'arriverai enfin au dernier soir de ma vie, alors commencera pour moi le jour sans couchant de l'éternité où je me reposerai sur votre Divin Cœur des luttes de l'exil ! ......<o:p></o:p>

    Ainsi soit-il.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 8. <o:p></o:p>

     Prière pour l'abbé Bellière.<o:p></o:p>

    Ô mon Jésus ! je vous remercie de combler un de mes plus grands désirs, celui d'avoir un frère, prêtre et apôtre... <o:p></o:p>

    Je me sens bien indigne de cette faveur, cependant puisque vous daignez accorder à votre pauvre petite épouse la grâce de travailler spécialement à la sanctification d'une âme destinée au sacerdoce, je vous offre pour elle avec bonheur, toutes les prières et les sacrifices dont je puis disposer ; Je vous demande, ô mon Dieu ! De ne pas regarder ce que je suis, mais ce que je devrais et voudrais être, c'est-à-dire une religieuse tout embrasée de votre amour. <o:p></o:p>

    Vous le savez, Seigneur, mon unique ambition est de vous faire connaître et aimer, maintenant mon désir sera <o:p></o:p>

    réalisé ; je ne puis que prier et souffrir, mais l'âme à laquelle vous daignez m'unir par les doux liens de la charité ira combattre dans la plaine pour vous gagner des cœurs, et moi sur la montagne du Carmel je vous supplierai de lui donner la victoire. <o:p></o:p>

    Divin Jésus, écoutez la prière que je vous adresse pour celui qui veut être votre Missionnaire, gardez-le au milieu des dangers du monde, faites-lui sentir de plus en plus le néant et la vanité des choses passagères et le bonheur de savoir les mépriser pour votre amour. Que déjà son sublime apostolat s'exerce sur ceux qui l'entourent, qu'il soit un apôtre, digne de votre Cœur Sacré...  <o:p></o:p>

    Ô Marie ! Douce Reine du Carmel, c'est à vous que je confie l'âme du futur prêtre dont je suis l'indigne petite soeur. Daignez lui enseigner déjà avec quel amour vous touchiez le Divin Enfant Jésus et l'enveloppiez de langes, afin qu'il puisse un jour monter au Saint Autel et porter en ses mains le Roi des Cieux. <o:p></o:p>

    Je vous demande encore de le garder toujours à l'ombre de votre manteau virginal, jusqu'au moment heureux où quittant cette vallée de larmes, il pourra contempler votre splendeur et jouir pendant toute l'éternité des fruits de son glorieux apostolat... <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Prière 9.<o:p></o:p>

    Céline et Thérèse. <o:p></o:p>

    Souvenir de la nuit de Noël 1895.<o:p></o:p>

    Prière de Céline et de Thérèse.<o:p></o:p>

    Je vous le dis, si deux d'entre vous s'accordent sur la terre, quelque chose qu'ils demandent, ils l'obtiendront de mon Père qui est dans les Cieux. Car là où deux sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux.<o:p></o:p>

    Ô mon Dieu ! Nous vous demandons que jamais vos deux lys ne soient séparés sur la terre. Qu'ils vous consolent ensemble du peu d'amour que vous trouvez en cette vallée de larmes et que pendant l'éternité leurs corolles brillent du même éclat et répandent le même parfum lorsqu'elles s'inclineront vers vous !...<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 10.<o:p></o:p>

    Offrande de la journée.<o:p></o:p>

    Mon Dieu, je vous offre toutes les actions que je vais faire aujourd'hui, dans les intentions et pour la gloire du Cœur Sacré de Jésus ; je veux sanctifier les battements de mon cœur, mes pensées et mes oeuvres les plus simples en les unissant à ses mérites infinis, et réparer mes fautes en les jetant dans la fournaise de son amour miséricordieux. <o:p></o:p>

    Ô mon Dieu ! je vous demande pour moi et pour ceux qui me sont chers la grâce d'accomplir parfaitement votre sainte volonté, d'accepter pour votre amour les joies et les peines de cette vie passagère, afin que nous soyons un jour réunis dans les Cieux pendant toute l'éternité.<o:p></o:p>

    Ainsi soit-il.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 11.<o:p></o:p>

    Sans titre <o:p></o:p>

    Fais que je te Ressemble, Jésus ! ...<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière12.<o:p></o:p>

    Consécration â la Sainte Face.<o:p></o:p>

    Seigneur, cachez-nous dans le secret de votre Face !..<o:p></o:p>

    Sœur C. Geneviève de Ste-Th. - Marie de la Sainte Face <o:p></o:p>

    Sœur L. J. Marie de la Trinité et de la Sainte Face <o:p></o:p>

    Sœur Marie F. Th. De l'Enf. Jésus et de la Sainte Face<o:p></o:p>

    Le plus petit mouvement de pur Amour est plus utile à l'Église que toutes les autres oeuvres réunies...  Il est donc de la plus haute importance que nos âmes s'exercent beaucoup à l'Amour, afin que se consommant rapidement elles ne s'arrêtent guère ici-bas et arrivent promptement à voir Jésus, Face à Face.....<o:p></o:p>

    Consécration à la Sainte Face.<o:p></o:p>

    Ô Face Adorable de Jésus ! Puisque vous avez daigné choisir particulièrement nos âmes pour vous donner à elles, nous venons les consacrer à vous.... Il nous semble, ô Jésus, vous entendre nous <o:p></o:p>

    dire : « Ouvrez-moi mes sœurs, mes épouses bien-aimées, car ma Face est couverte de rosée et mes cheveux des gouttes de la nuit. » Nos âmes comprennent votre langage d'amour, nous voulons essuyer votre doux Visage et vous consoler de l'oubli des méchants, à leurs yeux vous êtes encore comme caché, ils vous considèrent comme un objet de mépris...... <o:p></o:p>

    Ô Visage plus beau que les lys et les roses du printemps ! vous n'êtes pas caché à nos yeux.... les Larmes qui voilent votre divin regard nous apparaissent comme des Diamants précieux que nous voulons recueillir afin d'acheter avec leur valeur infinie les âmes de nos frères. <o:p></o:p>

    De votre Bouche Adorée nous avons entendu la plainte amoureuse ; comprenant que la soif qui vous consume est une soif d'Amour, nous voudrions pour vous désaltérer posséder un Amour infini...  Epoux Bien-Aimé de nos âmes, si nous avions l'amour de tous les cœurs, tout cet amour serait à vous...  Eh bien ! Donnez-nous cet amour et venez vous désaltérer en vos petites épouses..... <o:p></o:p>

    Des âmes Seigneur, il nous faut des âmes..... Surtout des âmes d'apôtres et de martyrs, afin que par elles nous embrasions de votre Amour la multitude des pauvres pécheurs. Ô Face Adorable, nous saurons obtenir de vous cette grâce !.. Oubliant notre exil sur le bord des fleuves de 4 Babylone nous chanterons à vos Oreilles les plus douces mélodies ; puisque vous êtes la vraie, l'unique Patrie de nos cœurs, nos cantiques ne seront pas chantés sur une terre étrangère. <o:p></o:p>

    Ô Face chérie de Jésus ! En attendant le jour éternel où nous contemplerons votre Gloire infinie, notre unique désir est de charmer vos Yeux Divins en cachant aussi notre visage, afin qu'ici-bas, personne ne puisse nous reconnaître... votre Regard Voilé, voilà notre Ciel, ô Jésus ! ...<o:p></o:p>

    Signé :<o:p></o:p>

    Th. De l'Enfant Jésus et de la Ste Face - M. de la Trinité et de la Sainte Face - G. de Ste Th. Marie de la Ste Face<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 13.<o:p></o:p>

    « Père Eternel, Votre Fils unique »<o:p></o:p>

    Tout ce que vous demanderez à mon Père, en mon Nom, Il vous le donnera.... <o:p></o:p>

    Père Éternel, votre Fils unique, le doux Enfant Jésus est à moi puisque vous me l'avez donné. Je vous offre les mérites infinis de sa divine Enfance et je vous demande en son Nom d'appeler aux joies du Ciel d'innombrables phalanges de petits enfants qui suivront éternellement Le Divin Agneau.<o:p></o:p>

    [A l'Enfant Jésus]<o:p></o:p>

    Je suis le Jésus de Thérèse<o:p></o:p>

    Ô Petit Enfant ! Mon unique Trésor, je m'abandonne à tes Divins Caprices, je ne veux pas d'autre joie que celle de te faire sourire. Imprime en moi tes grâces et tes vertus enfantines, afin qu'au jour de ma naissance au Ciel, les anges et les saints reconnaissent en ta petite épouse<o:p></o:p>

    Thérèse de l'Enfant Jésus.<o:p></o:p>

    Prière 14.                                                                                                             <o:p></o:p>

    A l'Enfant Jésus.                                                                                  <o:p></o:p>

    Je suis le Jésus de Thérèse                                                                               <o:p></o:p>

    Ô Petit Enfant ! Mon unique Trésor, je m'abandonne à tes Divins Caprices, je ne veux pas d'autre joie que celle de te faire sourire. Imprime en moi tes grâces et tes vertus enfantines, afin qu'au jour de ma naissance au Ciel, les anges et les saints reconnaissent en ta petite épouse. Thérèse de l'Enfant Jésus.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 15.<o:p></o:p>

    « Père Eternel, puisque vous m'avez donné. »<o:p></o:p>

    « De même que dans un royaume, on se procure tout ce qu'on désire, avec l'effigie du prince, ainsi avec la pièce précieuse de ma Sainte Humanité, qui est mon Adorable Face, vous obtiendrez tout ce que vous voudrez. »<o:p></o:p>

    (N.S. à Sœur M. de St-Pierre.)<o:p></o:p>

    Père Éternel, puisque vous m'avez donné pour héritage la Face Adorable de votre Divin Fils, je vous l'offre et vous demande en échange de cette Pièce infiniment précieuse, d'oublier les ingratitudes des âmes qui vous sont consacrées et de pardonner aux pauvres pécheurs.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 16.<o:p></o:p>

    [A la Sainte Face]<o:p></o:p>

    Je suis le Jésus de Thérèse<o:p></o:p>

    Ô Face Adorable de Jésus, seule Beauté qui ravit mon coeur, daigne imprimer en moi ta Divine Ressemblance, afin que tu ne puisses regarder l'âme de ta petite épouse sans te contempler Toi-Même. <o:p></o:p>

    Ô mon Bien-aimé, pour ton amour, j'accepte de ne pas voir ici-bas la douceur de ton Regard, de ne pas sentir l'inexprimable baiser de ta Bouche, mais je te supplie de m'embraser de ton amour, afin qu'il me consume rapidement et fasse bientôt paraître devant toi :<o:p></o:p>

    Thérèse de la Sainte Face.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 17.<o:p></o:p>

    « Seigneur, Dieu des armées »<o:p></o:p>

    Prière inspirée par une image<o:p></o:p>

    représentant la Vénérable Jeanne d'Arc<o:p></o:p>

    Seigneur, Dieu des armées qui nous a dit dans votre Évangile : « Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive » armez-moi pour la lutte, je brûle de combattre pour votre gloire, mais je vous en supplie, fortifiez mon courage.... Alors avec le Saint roi David je pourrai m'écrier : « C'est Vous seul qui êtes mon bouclier, c'est Vous, Seigneur, qui dressez mes mains à la guerre... » <o:p></o:p>

    Ô mon Bien-Aimé ! Je comprends à quel combat vous me destinez, ce n'est point sur les champs de bataille que je lutterai........ <o:p></o:p>

    Je suis prisonnière de votre Amour, j'ai librement rivé la chaîne qui m'unit à Vous et me sépare à jamais du monde que vous avez maudit...  Mon glaive n'est autre que l'Amour, avec lui je chasserai l'étranger du royaume. Je vous ferai proclamer Roi dans les âmes qui refusent de se soumettre à votre Divine Puissance. <o:p></o:p>

    Sans doute, Seigneur, un aussi faible instrument que moi ne vous est pas nécessaire, mais Jeanne votre virginale et valeureuse épouse l'a dit : « Il faut batailler pour que Dieu donne victoire. » Ô mon Jésus, je bataillerai donc pour votre Amour jusqu'au soir de ma vie. Puisque vous n'avez pas voulu goûter de repos sur la terre, je veux suivre votre exemple et j'espère ainsi que cette promesse sortie de vos lèvres Divines se réalisera pour moi : « Si quelqu'un me suit, en quelque lieu que je sois, il y sera aussi, et mon Père l'élèvera en honneur. » <o:p></o:p>

    Être avec vous, être en vous, voilà mon unique désir.... cette assurance que vous me donnez de sa réalisation me fait supporter l'exil en attendant le radieux jour du Face à Face éternel !...<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 18.<o:p></o:p>

    Sans titre. <o:p></o:p>

    Ô Saints Innocents ! que ma Palme et ma Couronne ressemblent aux vôtres !<o:p></o:p>

    Ô saint Sébastien ! Obtenez-moi votre amour et votre vaillance, afin que je puisse combattre comme vous pour la gloire de Dieu !<o:p></o:p>

    Ô Glorieux Soldat du Christ ! Vous qui pour l'honneur du Dieu des armées avez victorieusement combattu et remporté la palme et la couronne du Martyre, écoutez mon secret : « Comme l'angélique Tarcisius je porte le Seigneur. » Je ne suis qu'une enfant et cependant je dois lutter chaque jour afin de conserver l'inestimable Trésor qui se cache en mon âme..... Souvent je dois rougir du sang de mon cœur l'arène du combat...  <o:p></o:p>

    Ô Puissant Guerrier ! Soyez mon protecteur, soutenez-moi de votre bras victorieux et je ne redouterai pas les puissances ennemies. Avec votre secours je combattrai jusqu'au soir de la vie, alors vous me présenterez à Jésus et de sa main je recevrai la palme que vous m'aurez aidée à cueillir !...<o:p></o:p>

    [Acte de foi]<o:p></o:p>

    Mon Dieu, avec le secours de votre grâce je suis prête à verser tout mon sang pour affirmer ma foi.<o:p></o:p>

    (Autre lecture : pour chacun des articles du Symbole.)<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 19.<o:p></o:p>

    [Acte de foi]<o:p></o:p>

    Mon Dieu, avec le secours de votre grâce je suis prête à verser tout mon sang pour affirmer ma foi.<o:p></o:p>

    (Autre lecture  : pour chacun des articles du Symbole.)<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Prière 20.<o:p></o:p>

    Jésus !<o:p></o:p>

    16 juillet 1897.<o:p></o:p>

    Prière pour obtenir l'Humilité<o:p></o:p>

    Ô Jésus ! Lorsque vous étiez Voyageur sur la terre vous avez dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur et vous trouverez le repos de vos âmes. » Ô Puissant Monarque des Cieux, oui mon âme trouve le repos en vous voyant, revêtu de la forme et de la nature d'esclave, vous abaisser jusqu'à laver les pieds à vos apôtres. Je me souviens alors de ces paroles que vous avez prononcé pour m'apprendre à pratiquer l'humilité : « Je vous ai donné l'exemple, afin que vous fassiez vous-mêmes ce que j'ai fait, le disciple n'est pas plus grand que le Maître...  Si vous comprenez ceci vous serez heureux en le pratiquant. » Je les comprends, Seigneur, ces paroles sorties de votre Cœur doux et humble, je veux les pratiquer avec le secours de votre grâce. <o:p></o:p>

    Je veux m'abaisser humblement et soumettre ma volonté à celle de mes sœurs, ne les contredisant en rien et sans rechercher si elles ont, oui ou non, le droit de me commander. Personne, ô mon Bien-aimé, n'avait ce droit envers vous et cependant vous avez obéi non seulement à la Ste Vierge et à St Joseph, mais encore à vos bourreaux. Maintenant c'est dans l'Hostie que je vous vois mettre le comble à vos anéantissements. Quelle n'est pas votre humilité, ô divin Roi de Gloire, de vous soumettre à tous vos prêtres sans faire aucune distinction entre ceux qui vous aiment et ceux qui sont, hélas ! tièdes ou froids dans votre service... A leur appel vous descendez du ciel, ils peuvent avancer, retarder l'heure du St Sacrifice, toujours vous êtes prêt........<o:p></o:p>

    Ô mon Bien-aimé, sous le voile de la blanche Hostie que vous m'apparaissez doux et humble de cœur ! Pour m'enseigner l'humilité vous ne pouvez vous abaisser davantage, aussi je veux, afin de répondre à votre amour, désirer que mes soeurs me mettent toujours à la dernière place et bien me persuader que cette place est la mienne.<o:p></o:p>

    Je vous supplie, mon Divin Jésus, de m'envoyer une humiliation chaque fois que j'essaierai de m'élever au-dessus des autres. <o:p></o:p>

    Je le sais, ô mon Dieu, vous abaissez l'âme orgueilleuse mais à celle qui s'humilie vous donnez une éternité de gloire, je veux donc me mettre au dernier rang, partager vos humiliations afin « d'avoir part avec vous » dans le royaume des Cieux. <o:p></o:p>

    Mais, Seigneur, ma faiblesse vous est connue ; chaque matin je prends la résolution de pratiquer l'humilité et le soir je reconnais que j'ai commis encore bien des fautes d'orgueil, à cette vue je suis tentée de me décourager mais, je le sais, le découragement est aussi de l'orgueil, je veux donc, ô mon Dieu, fonder sur Vous seul mon espérance ; puisque vous pouvez tout, daignez faire naître en mon âme la vertu que je désire. Pour obtenir cette grâce de votre infinie miséricorde je vous répéterai bien souvent : « Ô Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable à la vôtre ! »<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Prière 21.<o:p></o:p>

    « Si j'étais la Reine du Ciel. » 8 septembre 1897.<o:p></o:p>

    Ô Marie, si j'étais la Reine du Ciel et que vous soyez Thérèse, je voudrais être Thérèse, afin que vous soyez la Reine du Ciel ! <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    2007.<o:p></o:p>

    L’année 2007 est une « Année de la mission à Lisieux ...<o:p></o:p>

    ROME, Lundi 1er octobre 2007 (ZENIT.org) - L'année 2007 est une « Année de la mission à Lisieux », explique Benoît XVI. Benoît XVI a adressé une lettre au cardinal Ivan Dias, préfet de la congrégation pour l'Evangélisation des peuples, à l'occasion de la fête de sainte Thérèse, patronne des missions et de l'année de la Mission. Comme le rappelle le pape, « le pèlerinage de Lisieux et les services de la coopération missionnaire de la conférence épiscopale française ont souhaité que 2007 soit une Année de la mission à Lisieux ». Thérèse de Lisieux, "sans jamais être sortie de son Carmel a vécu, à sa manière, un authentique esprit missionnaire donnant au monde une nouvelle voie spirituelle qui lui obtint le titre de Docteur de l'Eglise, il y a tout juste dix ans. Depuis Pie XI jusqu'à nos jours, les Papes n'ont pas manqué de rappeler le lien entre prière, charité et action dans la mission de l'Eglise". <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    "Je souhaite donc - - que les célébrations qui ont lieu à Lisieux en cette Année de la Mission affermissent chez tous les baptisés leur sens missionnaire, par la prière, le témoignage de vie et l'engagement chrétien sous toutes ses formes, pour que tout fidèle soit missionnaire là où il demeure". Benoît XVI<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Demandez l’impossible à Dieu par l’intermédiaire de Sainte Thérèse de Lisieux ! Theotokos.fr<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Bibliographie. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Œuvres de Sainte Thérèse. <o:p></o:p>

    Thérèse a rédigé successivement trois textes autobiographiques. Les deux premiers lui furent demandés à la suite de l’initiative de sa sœur aînée, sœur Marie du Sacré Cœur, tandis que la troisième le fut par l’intermédiaire de Mère Agnès, sa deuxième sœur aînée. Thérèse écrit donc ces manuscrits par obéissance à l’exception de la longue prière à Jésus dans le Manuscrit B. Elle n’imagine pas alors le retentissement qu’auront ces pages rédigées sur de modestes cahiers d’écolier. Thérèse ne fait ni brouillon, ni ratures : elle adopte le genre épistolaire pour raconter sa vie à celles qui lui ont demandé de le faire ou s’exprime sous la forme d’une prière dans le cas du manuscrit B. Cette manière de faire explique le ton simple et familier de ces écrits rédigés de façon très spontanée durant les courts moments de liberté dont disposait Thérèse.<o:p></o:p>

    Ces trois écrits ont en commun de mettre en valeur, en introduction et en conclusion, le thème de la miséricorde de Dieu. Thérèse veut « chanter les miséricordes du Seigneur » tout au long de ces pages et mettre ainsi en lumière les signes de l’Amour de Dieu dans sa vie.<o:p></o:p>

    Le 30 septembre 1898, un an jour pour jour après la mort de Thérèse, Mère Agnès de Jésus et Mère Marie de Gonzague, prieure en exercice, font paraître une longue circulaire nécrologique, envoyée à tous les carmels français. Mère Agnès avait réuni les manuscrits corrigés de Ste Thérèse (on les appellera plus tard A, B et C) <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    « Ce livre a été un instrument de conversion, de guérisons diverses, en tous lieux de la planète. C'est lui qui a poussé les fervents pèlerins à venir prier la "petite sainte", comme ils disent, sur sa tombe au cimetière de Lisieux. » Ce n'est qu'en 1956, après la mort de Mère Agnès, qui avait pratiquement récrit les textes de sa sœur, que, Pie XII ayant ordonné de revenir aux originaux, on publia les trois manuscrits thérésiens.<o:p></o:p>

    A partir de 1969, une équipe continua l'édition critique des 266 lettres retrouvées, des 54 poésies (1979), de 8 pièces de théâtre (1985), de 21 prières (1988) et des Derniers entretiens (1971).<o:p></o:p>

    Ce travail (1969 - 1988), qui reçut le Grand Prix Cardinal Grente de l'Académie Française en 1989, devait aboutir enfin à la Nouvelle Edition du Centenaire, en huit volumes. <o:p></o:p>

    L’œuvre réunie en un seul volume "Oeuvres complètes" (Cerf - DDB) fait 1600 pages sur papier bible. L'ensemble fut offert le 18 février 1993 à Jean-Paul II.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

     <o:p></o:p>

     Dans le Manuscrit A  Thérèse décrit les étapes de son expérience religieuse: les premières années de son enfance, notamment les événements de sa première communion et de sa confirmation, son adolescence, jusqu'à l'entrée au Carmel et la première profession.<o:p></o:p>

    Le Manuscrit B  contient certaines des plus belles pages, des plus connues et des plus citées de la sainte de Lisieux. La pleine maturité de la sainte s'y manifeste, alors qu'elle parle de sa vocation dans l'Église, Épouse du Christ et Mère des âmes.<o:p></o:p>

    Le Manuscrit C, composé au mois de juin et dans les premiers jours de juillet 1897, peu de mois avant sa mort  complète les souvenirs du Manuscrit A sur la vie au Carmel. Ces pages montrent la sagesse surnaturelle de l'auteur. Thérèse retrace quelques expériences très fortes de cette période finale de sa vie. Elle consacre des pages impressionnantes à l'épreuve de la foi: une grâce de purification qui la plonge dans une longue et douloureuse nuit obscure, où elle est soutenue par sa confiance en l'amour miséricordieux et paternel de Dieu. Là encore, et sans se répéter, Thérèse fait resplendir la lumière rayonnante de l'Évangile. Nous trouvons là les plus belles pages qu'elle ait consacrées à l'abandon confiant entre les mains de Dieu, à l'unité qui existe entre l'amour de Dieu et l'amour du prochain, à sa vocation missionnaire dans l'Église. <o:p></o:p>

    Autres écrits de sainte Thérèse. <o:p></o:p>

    Lettres : Les 266 Lettres sont adressées aux membres de sa famille, aux religieuses, et aux missionnaires.<o:p></o:p>

    Poèmes : Ses écrits comprennent aussi 54 Poésies. <o:p></o:p>

    Récréations pieuses. Ella a composé 8 Récréations pieuses: des compositions poétiques et théâtrales, représentées par la sainte pour sa communauté à l'occasion de certaines fêtes, suivant la tradition du Carmel.<o:p></o:p>

    Prières : Parmi les autres écrits, 21 Prières. <o:p></o:p>

    Derniers Entretiens : Recueil des paroles qu'elle a prononcées au cours des derniers mois de sa vie  <o:p></o:p>

    1926 : Lucie Delarue Mardrus, Sainte Thérèse de Lisieux. Paris : Éditions Eugène Fasquelle. 160 p. <o:p></o:p>

    1934 : Henri Ghéon, Sainte Thérèse de Lisieux. Paris : Éditions Flammarion. <o:p></o:p>

    235 p. <o:p></o:p>

    1939 : Jean Missol. Sainte Thérèse de Lisieux. Son cœur, sa croix, sa mission. Paris, Desclée, De Brouwer et Cie. 83 p. <o:p></o:p>

    1949 : Fernand Laudet, Sainte Thérèse de Lisieux. Tours : Maison Mame. 257 p. <o:p></o:p>

    1950 : Paul Claudel, Sainte Thérèse de Lisieux vous parle. Lisieux, Abbaye Notre Dame du Pré. 21 p. <o:p></o:p>

    1953 : Louis Chaigne, Sainte Thérèse de Lisieux. Paris, Librairie Arthème Fayard, coll. « Le Livre chrétien » n° 8. 128 p. <o:p></o:p>

    1954 : Abbé André Combes, Sainte Thérèse de Lisieux et sa mission, les grandes lois de la spiritualité thérésienne. Paris, Bruxelles : Éditions universitaires. 267 p. <o:p></o:p>

    1961 : Père François de Sainte-Marie (Carme) : Manuscrits autobiographiques et de visage de Thérèse de Lisieux, publiés par l'Office Central de Lisieux en 1961. <o:p></o:p>

    1963 : Joseph Courtès, La Voie de Thérèse de Lisieux. Paris : Éditions <o:p></o:p>

    1968 : Abbé Jean Lafrance, Thérèse de Lisieux et sa mission pastorale, essai de pédagogie thérésienne. Paris : Éditions Desclée, De Brouwer. 295 p. <o:p></o:p>

    1971 : René Laurentin, Thérèse de Lisieux. Mytes et réalité <o:p></o:p>

    1897. Paris : Éditions du Cerf ; Éditions Desclée De Brouwer. 251 p. <o:p></o:p>

    1995 : Jean Guitton, Le génie de Thérèse de Lisieux. Paris : Éditions de l’Emmanuel.157 p. <o:p></o:p>

    1997 : Rémi Mauger, Bernard Gouley, Emmanuelle Chevalier, Thérèse de Lisieux, ou La Grande Saga d'une Petite Soeur 1897-1997. Editions Fayard. 300 p. <o:p></o:p>

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